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Dharmadhatu
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Katly a écrit :Tu avais des mouches qui cherchaient de la nourriture et de l'eau sur toi, Dharmadathu.
jap_8 Très juste Katly, penser à leurs souffrances est aussi un rappel de la nature douloureuse du cycle.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Katly

Dharmadhatu a écrit :
Katly a écrit :Tu avais des mouches qui cherchaient de la nourriture et de l'eau sur toi, Dharmadathu.
jap_8 Très juste Katly, penser à leurs souffrances est aussi un rappel de la nature douloureuse du cycle.

FleurDeLotus
C'est ce que j'essaie d'expliquer à la petite jument qui s'agace d'être harcelée ainsi, en cognant la barrière, mais je ne sais pas encore parler à l'oreille des chevaux. Des chats davantage... peut-être...
Tout cela me fait aussi penser beaucoup au chien d'Asanga...
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Dharmadhatu
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Katly a écrit :
Dharmadhatu a écrit :
Katly a écrit :Tu avais des mouches qui cherchaient de la nourriture et de l'eau sur toi, Dharmadathu.
jap_8 Très juste Katly, penser à leurs souffrances est aussi un rappel de la nature douloureuse du cycle.

FleurDeLotus
C'est ce que j'essaie d'expliquer à la petite jument qui s'agace d'être harcelée ainsi, en cognant la barrière, mais je ne sais pas encore parler à l'oreille des chevaux. Des chats davantage... peut-être...
Tout cela me fait aussi penser beaucoup au chien d'Asanga...
Je suis loin d'être aussi bienveillant qu'Asanga... et puis la bonne excuse, c'est que les asticots nettoient les plaies en mangeant les chairs mortes ! ;-)

FleurDeLotus
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

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Katly

jap_8 Idem. Merci pour l'excuse. ::mr yellow:: Parce que les asticots c'est pas super ragoutant, au cas où. :D :oops:

Mais quand on voit les mouches, sur un corps animal ou humain, cela rappelle aussi l'impermanence, la maladie et la mort. En fait, la vie.
Comme dans le monde du peuples des océans. delphinus

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Katly

tongra a écrit :
Katly a écrit :Merci Gogol loveeeee

On peut redéfinir une peur, conceptualiser à nouveau, et reprogrammer les intentions et la façon de penser liées à cette peur ?

Bon, je vais chercher fraîcheur. Bon aprêm.
Oui Katly, ça m’interroge aussi ?
:shock:

Je ne vois pas comment s'attaquer aux effets d'une peur et surtout par une reprogrammation vont pouvoir permettre à la "peur-racine" d'être atteinte.
Vos divers témoignages, Ted et sa faim, Flocon et ses sensations et pensées désagréables montrent qu'il ne suffit pas d'évacuer le symptôme ou de le contourner par un subterfuge quelconque. Si la racine de l'émotion n'est pas mise à jour, même si on lui met un bouchon, elle réapparaitra constamment sous une forme ou une autre.
Oh, :oops: Tongra, je n'avais pas vu ton post.

Et bien concernant Lojong, je ne pourrai te répondre. Mais sur mon expérience de la peur, c'est tout.
Je suis très étonnée d'avoir, je ne saurai expliquer comment exactement, réussi à modifier certaines de mes peurs pourtant très fortes, viscérales, voir phobiques. Si je prend par exemple le mouvement des sabots du cheval, rien que leur résonance sur le sol, soulevait la peur en moi, d'une montée d'adrénaline, coeur accéléré, recul-aversion... etc venant de l'accident d'avoir approché un cheval agressif par instinct, autrefois. Peur bien ancrée, quoi. La modification de cette peur a été progressive. D'abord le désir d'approcher à nouveau un cheval était plus fort, aussi pour ne pas transmettre cette peur à mon enfant. Mais le fait de toucher l'animal comme ça, seule, c'est venu avec cette petite jument là, par hasard. Parce que d'abord j'ai compris que ce n'était pas le même cheval, simplement. Et que j'avais une profonde attirance pour sa tête, ses yeux, ses oreilles, son corps un peu décharné qui exprimaient tout l'opposé du cheval agressif. Aussi je me demandais si elle avait assez a mangé, froid ou si elle manquait de compagnie. Des choses très simples, en fait, naturellement.
C'est comme si, maintenant tous les ressentis d'avant s'étaient effacés d'une part de ma conscience, remplacés par de "nouveaux". Avec du temps et en utilisant l'inspir-expir, j'ai fini par lui tendre la main et des sucres, sans peur des dents. Ce que je faisais avant l'accident, enfant avec des poney.
Avec les araignées c'est pire, une phobie terrible. Mais pareille progressivement, de la plus minuscule dans la poussière du balai à la plus grosse du coin. La dernière qui m'est terrorisé a surgit de derrière une caisse, de la taille de ma main. Mais en voyant son mouvement qui aurait dû déclencher une peur irréfléchi au point de sortir sans ne plus jamais vouloir entrer, ce qui aurait été embêtant pour prendre mon matériel de travail ; j'ai reculé mais j'ai vu sa peur à elle, j'ai compris que j'avais ce pouvoir de la tuer ou pas d'un coup de balai à distance, j'ai respirer profondément, fermer les yeux, ouvert et essayer de voir l'action claire que je pouvais faire et ce que l'une et l'autre voulais. Elle être à l'abri, moi mon matériel... chacune la paix, chacune son bonheur. Sans la quitter des yeux ::mr yellow:: j'ai pris un récipient que j'ai rempli d'eau et l'est versé sur elle pour la faire simplement fuir hors de ma vue, les araignées n'aiment pas les terrains découverts et clairs, il faut qu'elles se cachent. Et je lui disais "va t'en, va t'en, je ne veux pas te tuer". C'est ce qu'elle a fait. :D On a cohabité comme ça, chacun son coin, une demie heure. Avant de partir j'ai laissé la porte de cette pièce ouverte sur le jardin. Je ne l'ai jamais revu le lundi suivant.
Une autre fois, dans un sous-sol d'archives, elles aiment la poussière et le papier... en entrant, j'ai senti un présence très furtive un passage d'une fraction de seconde dans mon esprit... je n'avais pas encore appuyé sur l'intérrupteur. bof, j'me suis dit... et lorsque je suis entrée, j'ai vu se cacher une grosse araignée noire. J'ai pensé, "ne sors jamais de là, cache-toi, hors de ma vue." Jamais revu, celle-là non plus. ::mr yellow:: :D :D
Franchement, je ne sais pas si cela répondra à ta question Tongra, mais ces changements sont une joie pour moi. jap_8
( ça ne marche pas toujours aussi bien :oops: :cry: mais souvent, de plus en plus souvent. )
klesha

Lojong est l'entraînement de l'esprit, à voir les choses autrement pour, notamment, transformer nos émotions négatives. Donc ça peut contribuer à résoudre beaucoup de difficultés.
Mais le traitement de notre mauvaise perception de la véritable nature des choses - parce que c'est de cela qu'il s'agit - est un sujet qui provoque beaucoup de confusion. Il faut donc bien comprendre la véritable nature des phénomènes que nous percevons.
Les phénomènes que nous prenons pour réels, auxquels nous accordons une matérialité sont tous composés, coproduits, interdépendants. Ils sont de ce fait insaisissables. Il en va de même du temps et du « je ». Quand on comprend cela, on comprend la nature des phénomènes. Ceci est la compréhension mais ça ne nous permet pas de vivre le fait que tous les phénomènes soient illusoires. Ca ne suffit pas et ça n’amène pas de grands fruits parce que cette compréhension n’est pas accompagnée d’une mise en pratique correcte. Mais pourquoi ?
Il n’y a pas dans cette compréhension de prise de conscience du « penseur » qui ne fait qu’imaginer tout cela. C’est donc une projection de l’esprit ordinaire qui, lui-même, n’est pas remis en cause. La manière correcte de mettre cette compréhension en pratique consiste à regarder cet esprit lui-même. Sinon, on reste dans la dualité alors que l’on pense avoir saisi le sens de la vacuité.
Il faut « voir » que le penseur lui-même est une illusion. A partir du moment où celui qui pense est vécu comme un rêve, on n’a pas besoin de réfléchir aux phénomènes extérieurs. La saisie intérieure est détendue et l’extérieur ne peut plus exprimer de tension. C’est pur cela que l’on parle de « sans effort » et non pour d’autres raisons. Il n’existe pas de problème parce qu’il n’existe pas de créateur de problème. Sinon, tant qu’il est là, quels que soient nos efforts, il apportera toujours de nouvelles difficultés.
Si on comprend la racine de cela, on voit que celui qui a toutes ces pensées discursives est comme un rêve. Et comme les pensées discursives dépendent d’un objet, celui qui interagit avec les pensées étant un rêve, il n’y a plus de gêne. Les pensées s’apaisent.
Donc, parmi les pratiquants, on peut considérer que celui qui médite sur la vacuité des phénomènes extérieurs est « loin ». Celui qui médite dans l’attente de la fin des pensées discursives perd son temps : c’est impossible car elles naissent de la rencontre des agrégats, des facultés des sens, etc. Il y a aussi celui qui a envie de « demeurer », que l’esprit soit dans un sentiment plaisant. Il s’attache à ça. Mais en fait, il ne demeure pas puisque forcément une pensée s’élève pour qu’il demeure ! Et puis, il ne peut pas bouger de peur de ne plus demeurer !
Celui qui a compris que celui qui voit les pensées et interagit avec elles est comme un rêve, celui-là a saisi la racine. Il n’a pas besoin de « demeurer », pas besoin de chercher la manière de demeurer car sa pratique devient légère, vaste, tranquille.
C’est le sens du refuge dans le Bouddha et le Dharma. Car quand on comprend et pratique de cette manière, le Dharma nous montre comment sont vraiment les choses et le Bouddha nous paraît dans toute son authenticité.
A ce moment là, on peut s’engager dans n’importe quelle activité. Il n’y a plus d’égoïsme et l’action accomplie est vraie, pure. S’il y a, c’est bien. S’il n’y a pas, c’est bien aussi. Les paramitas sont parachevés et il y a accumulation parfaite des mérites et de la sagesse.
Tant qu’on n’en est pas là, c’est la confusion. Il faut donc s’attacher à comprendre et à saisir la racine. Et là, on s’engage vraiment dans la pratique. C’est seulement à partir de là que l’on dispose des moyens pour avancer.
Katly

D'accord... des bribes d'anciennes lectures du bouddhisme tibétain commence à me revenir...

Merci Klesha. jap_8
ted

klesha a écrit : Donc, parmi les pratiquants, on peut considérer que
  • celui qui médite sur la vacuité des phénomènes extérieurs est « loin ».

    Celui qui médite dans l’attente de la fin des pensées discursives perd son temps : c’est impossible car elles naissent de la rencontre des agrégats, des facultés des sens, etc.

    Il y a aussi celui qui a envie de « demeurer », que l’esprit soit dans un sentiment plaisant. Il s’attache à ça. Mais en fait, il ne demeure pas puisque forcément une pensée s’élève pour qu’il demeure ! Et puis, il ne peut pas bouger de peur de ne plus demeurer !

    Celui qui a compris que celui qui voit les pensées et interagit avec elles est comme un rêve, celui-là a saisi la racine. Il n’a pas besoin de « demeurer », pas besoin de chercher la manière de demeurer car sa pratique devient légère, vaste, tranquille. C’est le sens du refuge dans le Bouddha et le Dharma. Car quand on comprend et pratique de cette manière, le Dharma nous montre comment sont vraiment les choses et le Bouddha nous paraît dans toute son authenticité.

Est-ce qu'on peut dire que réaliser le non-soi des phénomènes, c'est bien, mais que réaliser le non-soi de la personne c'est mieux ?
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Dharmadhatu
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Ted a écrit :Est-ce qu'on peut dire que réaliser le non-soi des phénomènes, c'est bien, mais que réaliser le non-soi de la personne c'est mieux ?
:D Pour l'école bouddhiste la plus raffinée, tant qu'on a une conception erronée par rapport au soi phénoménal, on aura une conception du soi personnel. Donc si on réalise le non soi personnel et pas le non soi phénoménal, il s'agit d'un non soi grossier.

Normalement on commence par réaliser le non soi personnel même si ça peut être plus facile d'examiner celui des phénomènes.

FleurDeLotus
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
ardjopa

Est-ce qu'on peut dire que réaliser le non-soi des phénomènes, c'est bien, mais que réaliser le non-soi de la personne c'est mieux ?
Chercher à connaitre le monde entier, avant de se connaitre "soi-même", c'est comme aller partout dans le monde
demander où est passé notre pendentif que l'on croit avoir perdu, mais qu'on l'a en fait toujours gardé autour du cou,
et qu'il ne nous a jamais quitté Butterfly_tenryu
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