Quelle est votre pratique?

kay

A propos des retraites, il y a les "retraites chez soi", c'est pas mal apparemment pour concilier avec le travail, la vie de famille. Mais moi, j'ai essayé, cela ne me convient pas. Je suis assez retirée et isolée comme ça, le reste du temps. Il me faut m'extraire de mon environnement complètement.
Parfois, je suis prise d'une telle fatigue du monde, que je serais ravie de me retirer, de disparaître un bon mois ou deux, en retraite.
On pratique là où on est, comme on est... et c'est impermanent...
Mais c'est sympa de rencontrer les autres, de partager ou d'avoir une communication profonde avec eux, comme on l'a avec la nature, il y a des choses qu'on apprend pas dans les livres.

Les parcs et les jardins du monde entier sont des sanctuaires, Bouddha l'avait bien compris, Iskander. :D
Iskander

kay a écrit :La ville c'est pour le travail, les études de mon fils aussi. J'ai des horaires disparates ou décâlés, du temps de libre.
On dirait que tu as su trouver les compromis nécessaires à ta pratique, chapeau!
me réveiller à 5h tous les matins, [...] c'est la meilleure plage horaire de calme
Je te comprends tout à fait, d'ailleurs il me semble que tous les méditants qui ne vivent pas seuls finissent par choisir de se réveiller plus tôt le matin pour profiter de ces moments particuliers de la journée (surtout dans les villes, où les heures tardives sont le pic d'activité des gens "nocturnes".

Mais en te réveillant à 5 heures du matin, tu ne te retrouves pas le soir en grand décalage par rapport à ton fils? C'est je pense une des difficultés, si tu dois aller te coucher alors que les gens qui vivent avec toi sont encore en plein éveil...
Pour le yaourgt, oui c'est mieux de ne pas trop penser "je vais manger en pleine conscience ou je mange en pleine conscience" à trop se concentrer on perd spontanéité et on est en fait pas du tout "pleine conscience".
Compris!
en ville, j'aimerai bien réveiller des "zombies" dans les bus, des "automates" dans la rue ou déclamer un Sutta dans un "micro" du supermarché. :lol:
J'aurais bien aimé assister à ce sutta-happening ;-)
A propos des retraites, il y a les "retraites chez soi", c'est pas mal apparemment pour concilier avec le travail, la vie de famille. Mais moi, j'ai essayé, cela ne me convient pas. Je suis assez retirée et isolée comme ça, le reste du temps. Il me faut m'extraire de mon environnement complètement.
Quand tu dis "retraites chez soi", tu veux dire en solo, ou en groupe mais dans son lieu de résidence?

Je demande ça parce que il y a longtemps, lorsque j'étais étudiant et vivais avec d'autres étudiants, je me rappelle d'une étudiante vietnamienne avec qui j'avais eu pas mal de contact. Elle était minuscule, et gardait dans sa chambre un énorme sac de riz presque aussi grand qu'elle. Elle était bouddhiste praticante, et un jour je me suis retrouvé nez à nez dans la cuisine avec un moine bouddhiste. Elle m'a expliqué qu'il faisait une tournée en Europe, et qu'elle l'hébergeait chez nous quelques jours. C'est dommage qu'à l'époque j'étais pas trop intéressé par le bouddhisme, aujourd'hui je lui aurais posé bien des questions. Mais je me demande maintenant s'il n'organisait pas justement de sortes de "retraites à domicile" pour les pratiquants de la région, pendant le temps qu'il était là.

Pour en revenir aux retraites chez soi, et puisque tu les a essayées, quelles sont les modalités? En quoi une retraite chez soi est différente du simple quotidien chez soi? (plus d'heures de pratique, moins de travaux de ménage, pas de travail, etc)
Les parcs et les jardins du monde entier sont des sanctuaires, Bouddha l'avait bien compris, Iskander. :D
Tout à fait. Il est d'ailleurs essentiel pour une ville d'avoir des parcs, sinon c'est intenable.
kay

Iskander a écrit :
kay a écrit :La ville c'est pour le travail, les études de mon fils aussi. J'ai des horaires disparates ou décâlés, du temps de libre.
On dirait que tu as su trouver les compromis nécessaires à ta pratique, chapeau!
Ho, tu sais, je ne dis que la meilleure face de "ma pratique". Il y a eu des choix sur ce qui me convenait le mieux. Il y a des désagréments, découragements, paresse, des aléas. Elle est impermanente et interdépendante. Je n'y suis pas arrivée toute seule. L'amitié est une aide précieuse. J'ai un bon maître, un bon guide : moi-même. Mais j'ai encore plein de défauts, des mauvaises habitudes. :roll:
me réveiller à 5h tous les matins, [...] c'est la meilleure plage horaire de calme
Je te comprends tout à fait, d'ailleurs il me semble que tous les méditants qui ne vivent pas seuls finissent par choisir de se réveiller plus tôt le matin pour profiter de ces moments particuliers de la journée (surtout dans les villes, où les heures tardives sont le pic d'activité des gens "nocturnes".

Mais en te réveillant à 5 heures du matin, tu ne te retrouves pas le soir en grand décalage par rapport à ton fils? C'est je pense une des difficultés, si tu dois aller te coucher alors que les gens qui vivent avec toi sont encore en plein éveil...
Ah, ça, la vie, avec les proches, cela peut-être compliqué et simple à la fois.
Quand mon fils vivait à la maison c'était plus dur, parce qu'il n'a pas été habitué petit, enfant et il a connu "une autre" maman et à la fois la même. :D :lol: Et lui a grandit, changé. Le soir, par exemple, il n'était pas possible que je médite avant vingt trois heure ou plus tard sur des week-end, car c'est un "nocturne" depuis ado. :roll: Et un grand semeur de bazar :lol: Là ou est son pc, il vit ! ::mr yellow:: :roll: Il déjeune rapido, grognon. :roll: :-( Mais le matin, après séance, j'ai une attention beaucoup plus claire et de la patience, du calme, un avantage pour lui. Cela l'influence petit à petit positivement. En fait, on a une bonne interdépendance tous les deux, même s'il y a des décalages. Il est le seul proche ( de famille ) qui comprend le mieux "ma pratique", et il a beaucoup d'humour. Les chats aussi... ::mr yellow::


en ville, j'aimerai bien réveiller des "zombies" dans les bus, des "automates" dans la rue ou déclamer un Sutta dans un "micro" du supermarché. :lol:
J'aurais bien aimé assister à ce sutta-happening ;-)
J'l'ai pas fais t'es fou ! :shock: On m'enfermerait ! :lol: et puis je suis à peine un piètre bodhisattva. :roll: Mais je trouverai ça très drôle, dans le métro, partout. :D Des petits messages sauvages qui arrêteraient les gens, comme ça, les réveille de leur torpeur, de leur folie, leur mal-être.
A propos des retraites, il y a les "retraites chez soi", c'est pas mal apparemment pour concilier avec le travail, la vie de famille. Mais moi, j'ai essayé, cela ne me convient pas. Je suis assez retirée et isolée comme ça, le reste du temps. Il me faut m'extraire de mon environnement complètement.
Quand tu dis "retraites chez soi", tu veux dire en solo, ou en groupe mais dans son lieu de résidence?

Je demande ça parce que il y a longtemps, lorsque j'étais étudiant et vivais avec d'autres étudiants, je me rappelle d'une étudiante vietnamienne avec qui j'avais eu pas mal de contact. Elle était minuscule, et gardait dans sa chambre un énorme sac de riz presque aussi grand qu'elle. Elle était bouddhiste praticante, et un jour je me suis retrouvé nez à nez dans la cuisine avec un moine bouddhiste. Elle m'a expliqué qu'il faisait une tournée en Europe, et qu'elle l'hébergeait chez nous quelques jours. C'est dommage qu'à l'époque j'étais pas trop intéressé par le bouddhisme, aujourd'hui je lui aurais posé bien des questions. Mais je me demande maintenant s'il n'organisait pas justement de sortes de "retraites à domicile" pour les pratiquants de la région, pendant le temps qu'il était là.

Pour en revenir aux retraites chez soi, et puisque tu les a essayées, quelles sont les modalités? En quoi une retraite chez soi est différente du simple quotidien chez soi? (plus d'heures de pratique, moins de travaux de ménage, pas de travail, etc)
Les parcs et les jardins du monde entier sont des sanctuaires, Bouddha l'avait bien compris, Iskander. :D
Tout à fait. Il est d'ailleurs essentiel pour une ville d'avoir des parcs, sinon c'est intenable.
[/quote]

Equivalent en français d'un sac de riz ? C'est quoi ? y a dû y avoir "des petits sacs de riz" dans ma généalogie. :lol: Iskander , le moine... t'es sûr c'était pas un "squatteur" ? :lol:
Trève de plaisanterie. C'est vraiment bien que les moines soient proches des gens pour enseigner, aider. Il y a tant de souffrances partout, tant de monde. Le Bouddha était très ouvert comme ça, je crois.
Euh... en fait j'ai juste essayé de me bricoler "une retraite" en faisant à l'époque, coupure avec tv, pc, musique, peu ou pas d'activités extérieures, pas de relations communications, des pratiques de mantras, prières, méditation. Cela ne changeait pas beaucoup déjà certaines de mes habitudes. je ne tenais pas plus de quinze jours et aucune instructions de Lama. C'était plus frustrant qu'autre chose. Bref. Donc je vis "retirée tout le temps" , "ermite urbaine" déjà. Je préfèrerai une retraite plus radicale, dans ce cas, ce serait plus clair pour moi. Mais j'ai passé la période du rêve de la grotte, ou de l'ermitage en montagne, de la pagode dans la forêt, car en occident c'est autre chose. C'est moins idéal. On invente, on créer avec nos tempéraments, modes de vie et cultures différentes.
kay

Un bon repère de base pour la meilleur moment de méditation c'est : lever du soleil, coucher du soleil.
J'ai eu plus de mal pour le matin, c'est clair suis pas du matin, c'est comme ça. Plus spontanément sur le zafu, au coucher du soleil, un ralentissement naturel se fait facilement. Mais je ne peux le faire que le Week-end à cause du travail. :roll: :-( Et après 22h, c'est cuit ! envie de dormir, je somnolerai, comme sur les bouquins, le pc. Pas évident, avec le temps, notre horloge biologique, mode de vie, les changements, la compréhension et l' harmonie.
ardjopa

Butterfly_tenryu
Dernière modification par ardjopa le 12 janvier 2012, 12:57, modifié 1 fois.
kay

Je suis heureuse d'apprendre que je me trompe, que tu as un petit havre de paix. <<metta>>
Mais avant je rêvais trop et je détestais presque tout de mon lieu de vie, je voulais fuir la ville et tout, et je croyais tant qu'il me fallait un ailleurs que j'en ais trop souffert. Je perdais la joie. Son lieu de vie, c'est à nous d'en faire un lieu de Vie. Et quand je pense à de très d'anciennes années de galères où je trouvais certains "squatt" paradisiaque, avec trois fleurs sur la cheminée... Toutes les conditions ne sont jamais réunis nulle-part, sinon on ne médite jamais, on ne pratique jamais., comme tu dis. C'est comme d'autres choses, trop d'attente, d'exigences, de rêves qui font courir après des chimères, en passant comme des aveugles à côté ou en fuyant le présent, ce qui est là. Aujourd'hui, des choses qui paraissaient si désagréables sont devenues belles ou assez neutres. Je me contente. Je vois des trésors dans les laideurs, des beautés qui surgissent, des petites merveilles cachées, comme autant de petits soleils qui illuminent mon quotidien. Etre partout chez soi.
J'ai appris à méditer lorsque j'étais mal ou très triste, ou un peu malade, je sais que je pourrai toujours le faire maintenant. C'est comme un cadeau d'amour précieux, incomparable, qu'on a partout avec soi. Son propre refuge...
Mais quand on est débutant, c'est normal, on a besoin d'abord de se créer de bonnes conditions, de petit confort. Après on médite avec un peu de bruit, dans l'agitation, ça commence même à être stimulant, ça vient tout seul. Dernièrement, j'ai médité, alors que la tempête grondait dehors. Je me suis dis que j'avais de la chance.
Sans rêvasser, il est quand même bon quand on est trop envahit, à plat de se retirer, ça renforce la pratique.
ardjopa

Butterfly_tenryu
Dernière modification par ardjopa le 12 janvier 2012, 12:57, modifié 1 fois.
lausm

Je vis à la campagne, c'est très calme et silencieux.
Du coups je souffre parfois de 'lisolement.

En fait, quand j'ai commencé à pratiquer, j'étais en ville. Mais jamais je n'y ai mis autant de force, car je voulais vraiment atteindre cet état de calme, et d'éveil.
Comme quoi, cela dépend avant tout de soi-même, il n'y a pas de bon ou mauvais endroit.
PAr contre, tout cela m'a conduit à la campagne, car retrouver une vie autonome et sobre en contact avec la terre, me semble la réalisation du dharma. Cela veut dire se pencher vers le sol, faire pousser ses légumes. En ville c'est plus difficile.
Mais c'est ce que je souhaite réaliser ici, et faire partager à qui veut passer.
C'est la pratique qui m'a mené là.
ardjopa

Butterfly_tenryu
Dernière modification par ardjopa le 12 janvier 2012, 12:57, modifié 1 fois.
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