La permanence dans le bouddhisme: Attention à la confusion !

Serge Zaludkowski

Si on limite la créativité à l'acte de jouer un instrument, cela passe bien entendu par l'apprentissage de l'instrument. Mais cela ne concerne pas l'acte créatif lui même, mais l'apprentissage d'une technique. Pour la plupart des musiciens donc, l'acte créatif passe par une démarche de l'esprit discursif d'apprentissage. Il faut noter que ce n'est pas le cas pour tous les musiciens et toutes les musiques. L'utilisation de certains instruments plus primitifs ne nécessitent pas d'apprentissage et certaines formes d'expressions musicales prouvent qu'il en est ainsi.
Pour d'autres "arts" (Lard comme disait Joseph Beuys) il n'est pas nécessaire de passer par une phase préliminaire intellectualisée d'apprentissage d'une technique, la créativité est donc véritablement et immédiatement sortie de la spontanéité de l'acte lui-même, sans préliminaires.
Tout ceux qui "pratiquent" savent cela et connaissent les difficultés d'une expression créative véritablement "dépouillée" ...
Mais ces compréhensions n'est pas à la portée du commun et du vulgaire, qui ont toujours été un frein à la véritable liberté de l'esprit, au long de notre histoire humaine.
Bien entendu je m'attends encore à des niaiseries et autres blagues malodorantes ... le monde est aujourd'hui ainsi, le vulgaire a malheureusement pris le dessus.

Sönam
passagère

Sonam ce n'est pas la peine d'attendre des choses malodorantes et de le dire sauf si on souhaite volontairement les inviter . Pompier pyromane
L'utilisation de certains instruments plus primitifs ne nécessitent pas d'apprentissage et certaines formes d'expressions musicales prouvent qu'il en est ainsi.
Ce n'est pas tout à fait juste ...il y a toujours une pratique , un apprentissage ...en regardant un ancien , en écoutant son père ou son voisin ....je les ai pratiqué ces instruments que tu dis plus primitifs et j'ai vu comment ils pouvaient être abordés . Une flute qu'elle soit avec des clés ou des trous , dite "primitive" ou "élaborée" n'en reste pas moins un "soufflant" . Un tambour qu'il soit de peau animal ou synthétique , en bois ou chromés , n'en reste pas moins un percutant

( Sortons des schémas classiques , tiens d'ailleurs trés intéreressant ce que disent dans ce reportage les musiciens dans leur approche entre musique accoustique et musique éléctrique )
Tout ceux qui "pratiquent" savent cela et connaissent les difficultés d'une expression créative véritablement "dépouillée" ...
Mais ces compréhensions n'est pas à la portée du commun et du vulgaire, qui ont toujours été un frein à la véritable liberté de l'esprit, au long de notre histoire humaine.
C'est à la portée de tous ...
suffit de se détendre , d'ouvrir son coeur , de pratiquer , cheminer , ça peut arriver trés vite ,maintenant ou demain , peu importe si on est heureux avec son instrument
Pour d'autres "arts" (Lard comme disait Joseph Beuys) il n'est pas nécessaire de passer par une phase préliminaire intellectualisée d'apprentissage d'une technique, la créativité est donc véritablement et immédiatement sortie de la spontanéité de l'acte lui-même, sans préliminaires.
la créativité oui est spontanée , mais nous parlions du chemin à la créativité , pas de la créativité
Lupka

Tous les êtres humains pensent. Seuls les intellectuels s'en vantent.
lausm

Jean a écrit :Je viens de regarder la vidéo de Miles Davis avec les commentaires, les explications d'autres musiciens.

J'aime, j'apprécie la musique de Miles Davis, je la ressens. Mais en écoutant ce qu'en disent les autres musiciens, je m’aperçois que je n'en capte que 30%.

C'est comme cela. J'aimerai bien avoir l'acuité de conscience, la perception de ces musiciens. Mais 30% c'est déjà pas mal et j'en suis heureux.

Pour le Dzogchen et touti quanti, c'est la même chose, mais là, avec la petite pratique quotidienne, peut être le pourcentage va augmenter un peu. De toute façon, avec les 30% j'en suis déjà heureux.

Je chiffre à 30%, pas à zéro pour cent, parce que, la pratique m'a permis de survivre et d'apprécier la vie. Pour moi, c'est déjà énorme.
Hé, Jean : pour percevoir la musique de Miles ou autres à 100 pour 100, en fait il faut écouter juste la musique, et arrèter d'écouter ce qu'en disent les autres musiciens....parfois ils disent des tas de trucs, qui peuvent etre intéressants, mais à partir de leur expérience, de leur expérience d'auditeur, et de musicien.
Donc quoi qu'ils te disent, faut que tu joues, que tu écoutes, que tu joues en écoutant et que tu écoutes en jouant. Parfois seulement écoutant, parfois seulement jouant.
Et ce truc là, marche qu'on fasse de l'acoustique ou de l'éclectrique.
Car en fait on capte à 100 pour 100. Mais 100 pour 100 de nos capacités du moment. Comparer avec autrui, c'est un échec assuré. Si cet autre éduque bien, il te dire des choses, pour après se taire et te dire : écoute et joue. Parfois il joue avec toi pour t'aider à progresser, parfois il écoute. MAis quand il écoute, du coup tu t'impliques dans le jeu, et tu entends aussi ce que tu n'entendais pas.
Moi j'écoute les commentaires....et à un moment il faut que ça s'arrète, car si je ne m'écoute pas et n'expérimente pas ce que je sens, je n'avancerai à rien.

Maintenant je fais comme ça que je joue électrique, acoustique.
je viens de me procurer une contrebasse électroacoustique : et bien tout ce que j'ai appris pour apprendre le piano, la guitare, la cornemuse, me sert là, mais je n'ai pas besoin d'y penser : plus on apprend plus on peut apprendre. Car l'apprentissage renforce les connexions des neurones.
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Dharmadhatu
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Antodume a écrit : Les insultes sont blessantes, que l'on ait réalisé Rigpa ou non.
:idea: Pas forcément, si on pratique le lodjong dans le Bouddhisme tibétain. Ca peut être une insulte pour moi et pas pour d'autres ou pour d'autres et pas pour moi.

Lorsqu'on a réalisé rigpa, tout est d'une seule saveur, celle de la plénitude (voir le livre sur rotchik de Dodruptchèn III: le Goût unique). On ne saurait être gêné par les personnes ou les conditions adverses, ni leurs flux mentaux, ni les hauts ni les bas, dans la vie, les mots d'autrui, etc... C'est pour ça que les Maîtres parlent aussi de liberté intérieure, de liberté naturelle de l'esprit, ou de liberté de l'esprit naturel...

Sinon, les insultes seraient douées d'un soi.

Mais c'est un autre sujet, il y a déjà pas mal de HS sur ce fil...

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
tobeornottobe

lausm a écrit : Car en fait on capte à 100 pour 100. Mais 100 pour 100 de nos capacités du moment. Comparer avec autrui, c'est un échec assuré. Si cet autre éduque bien, il te dire des choses, pour après se taire et te dire : écoute et joue. Parfois il joue avec toi pour t'aider à progresser, parfois il écoute. MAis quand il écoute, du coup tu t'impliques dans le jeu, et tu entends aussi ce que tu n'entendais pas.
Moi j'écoute les commentaires....et à un moment il faut que ça s'arrète, car si je ne m'écoute pas et n'expérimente pas ce que je sens, je n'avancerai à rien.
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A ne pas confondre : écouter la musique dans différents états de conscience (a jeun, alcoolisé, drogué..) mdr

anjalimetta
remind

Dharmadhatu a écrit :
C'est d'ailleurs un excellent point de repère pour savoir si rigpa est intégré dans le quotidien. Toutefois cela n'empêche pas d'être actif et de remettre la personne face à son fonctionnement ... donc il difficile de savoir de l'extérieur ce qui se passe en quelqu'un. Seule une sincère, authentique et méticuleuse observation de soi, dans sa propre intimité, peut nous éclairer.
antodume

Dharmadhatu a écrit : Lorsqu'on a réalisé rigpa, tout est d'une seule saveur, celle de la plénitude (voir le livre sur rotchik de Dodruptchèn III: le Goût unique). On ne saurait être gêné par les personnes ou les conditions adverses, ni leurs flux mentaux, ni les hauts ni les bas, dans la vie, les mots d'autrui, etc... C'est pour ça que les Maîtres parlent aussi de liberté intérieure, de liberté naturelle de l'esprit, ou de liberté de l'esprit naturel...

Sinon, les insultes seraient douées d'un soi.
N'étant pas un spécialiste du Dzogchen, je ne m'avancerai pas sur Rigpa. Mais si Rigpa n'est pas (tout comme le kensho) libératrice (si j'en crois Yamantaka), on demeure encore sensible aux conditions adverses (voir le passage de la porte de l'inspiration et de la pratique dans le Zen). La nécessité de l'intégrer durant son existence montre bien qu'une période de maturation est nécessaire. Et cela n'a rien à voir avec le fait que les insultes seraient douées ou non d'un soi. Manifestement, ta compréhension des choses n'est qu'intellectuelle. Ce qui signifie que sur ce plan particulier, c'est une non-compréhension.
Serge Zaludkowski

antodume a écrit :Manifestement, ta compréhension des choses n'est qu'intellectuelle. Ce qui signifie que sur ce plan particulier, c'est une non-compréhension.
Et sur ce point particulier, la connaissance intellectuelle de Rig-Pa, Chögyal Namkhai Norbu Rinpoché a bien expliqué dans son enseignement d'aujourd'hui, en long, en large et en travers, qu'essayer d'avoir une compréhension intellectuelle de Rig-Pa était un non sens et que cela ne pouvait marcher ... ceux qui se sont donné la peine (la joie) de l'écouter savent maintenant ce qu'il en est.

Sönam
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