pārājika 1
L’origine
Le pārājika 1 a été établi en raison du Vénérable Sudinna, fils d’un riche habitant du village de Kalanda, près de Vesalī, qui a commis cette faute.
Il était une fois un fils de riche famille, armé d’une foi inébranlable pour le dhamma nommé Sudinna. Ce jeune fils déploya tous ses efforts pour solliciter ses parents sans relâche jusqu’à ce que ces derniers lui donnèrent la permission de rejoindre la communauté du Parfait.
Une fois bhikkhu, le Vénérable Sudinna partit s’installer dans un vihāra de forêt. À ce moment, il ne portait qu’une robe faite de morceaux de tissus abandonnés, il ne mangeait que la nourriture qu’il obtenait lors de sa ronde quotidienne, en s’arrêtant devant chaque maison qu’il croisait sur son chemin. Ainsi, en observant les dhutaṅga que Bouddha avait enseigné, il vivait dans un village du royaume de Vajjī.
Suite à une forte sécheresse qui sévit sur le royaume de Vajjī, obtenir du riz ou du carry était devenu très difficile. Pour cette raison, le Vénérable Sudinna fut contraint de retourner sur Vesalī afin de faire sa ronde auprès de sa famille. Suite à une invitation de son père, lorsqu’il vint chercher sa nourriture chez celui-ci, il put voir dans la pièce principale de la maison un tas d’or et un tas d’argent dont la hauteur dépassait celle d’un homme. Il y avait également son ex-femme, qui était revêtue de ses plus belles parures.
Le père du Vénérable Sudinna, en présentant à son fils les impressionnants tas d’or et d’argent, lui a dit : « Ô fils ! Une fois que vous serez revenu à la vie laïque, tout en jouissant du luxe et de la richesse, vous aurez l’occasion de faire des dons qui vous permettront de parvenir au monde des deva. » Le Vénérable Sudinna dévoila alors sa pensée : « Il faudrait mettre ces tas d’or et d’argent dans des grands sacs et les jeter au milieu du Gange. De cette façon, nous serions débarrassés des nombreux soucis et problèmes qu’exigent la surveillance et l’entretien de ces possessions. » L’ex-femme du Vénérable Sudinna, en se jetant aux pieds de son ex-mari, usant de toute sa séduction, tenta de le persuader en le questionnant de la sorte : « En portant la robe de bhikkhu, parmi les délicieuses créatures devī qui peuplent le monde des deva, combien belles sont celles que vous comptez obtenir ? »
La mère du Vénérable Sudinna, n’avait pas de petit-fils pour transmettre son héritage. Ne souhaitant pas que sa fortune et ses bijoux aboutissent dans les coffres du roi, elle pria son fils d’ensemencer un enfant — à l’époque de Bouddha, les rois de certains royaumes avaient tradition de s’accaparer les biens de ceux qui disparaissaient sans laisser de descendance. Le Vénérable Sudinna accepta de faire le nécessaire pour cela. Une fois que sa belle-fille fut dans sa période de flux menstruel, la mère l’envoya vers son ex-mari, le Vénérable Sudinna. Comme le pārājika 1 n’avait pas encore été établi en ce temps-là, le Vénérable Sudinna ne pensait pas commettre de faute en copulant. Il conduisit son ex-femme dans la forêt de Mahāvhana et pratiqua le coït à trois reprises. En conséquence, l’ex-femme tomba enceinte.
Les deva vivant sur le sol et dans les arbres ayant assisté aux ébats, informèrent les autres deva, depuis ceux qui habitaient dans la plus basse couche jusqu’à ceux qui habitaient dans la plus haute. L’acte du Vénérable Sudinna fit ainsi l’objet d’un grand scandale. Quelque temps plus tard, l’ex-femme donna naissance à un garçon, que la mère du Vénérable Sudinna nomma « Bhījaka » qui signifie : petite graine.
Quelques années plus tard, cet enfant et sa mère sont rejoignirent la communauté du sāsana et parvinrent à l’état d’arahant. Le Vénérable Sudinna, empli de remords, demeura très perturbé. Dans son désespoir, il se retrouva défiguré par une maigreur extrême et fut considérablement affaibli. Son acte passé n’étant pas encore une restriction du pātimokkha, il n’avait de ce fait pas commis de pārājika. Néanmoins il resta très tourmenté par le regret quant à ces faits. Cela à tel point qu’il demeura en permanence perdu dans ses pensées. De ce fait, il ne put pas obtenir de réalisations telles que des jhāna ou des magga.
Un jour, lorsque des bhikkhu questionnèrent le Vénérable Sudinna sur son passé, celui-ci leur confia ce qui le tourmentait. Les bhikkhu le conduisirent auprès de Bouddha afin de lui faire part de cette histoire. Après avoir donné une leçon de morale au Vénérable Sudinna, en le blâmant, Bouddha établit le pārājika 1.
pārājika 1 en pāḷi
« yo pana bhikkhu bikkhūnaṃ sikkhāsājīva samāpanno sikkhaṃ appaccakkhaya dubbalyaṃ anāvikatvā methunaṃ dhammaṃ paṭiseveyya, antamaso tiracchāna gatāyapi, pārājiko hoti asaṃvāso. »
Définition
Ne pas avoir de rapport sexuel. Si un bhikkhu insère son sexe dans le sexe, l’anus ou la bouche d’un être humain, homme ou femme — y compris dans son propre anus ou dans sa propre bouche —, d’un animal (mâle ou femelle) ou d’un cadavre de ne serait-ce que la longueur d’un grain de sésame, il perd son statut de bhikkhu (à vie).
Même s’il fait cela en ayant le sexe dans un plâtre, dans un préservatif, en portant des vêtements laïcs, en étant tout nu ou en ne ressentant rien (suite à une déficience de perception tactile au niveau du sexe, par exemple), il perd son statut de bhikkhu.
Il existe six cas où le pārājika 1 n’est pas commis :
lorsque le bhikkhu dort ou dans tous les cas où il ne se rend pas compte de l’acte sexuel au moment où il a lieu ;
lorsque le bhikkhu n’est pas consentant (et qu’il n’y prend pas de plaisir) ;
lorsque le bhikkhu ayant perdu conscience, est sous l’effet de la folie ;
lorsque le bhikkhu, possédé par un autre esprit, n’est plus en mesure de se maîtriser ;
lorsque le bhikkhu est en proie à une douleur insupportable ;
lorsque le bhikkhu a commis cet acte avant que la règle ne soit établie.
Remarque : cette règle correspond en partie au troisième des dix préceptes.
Développement du pārājika 1
Voir aussi :
Les thullaccaya relatifs aux pārājika
Les dukkaṭa relatifs aux pārājika