Renaissance : qu'est ce qui nous attend ?

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Dharmadhatu
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:D Et puis la rareté est toute relative. Les êtres humains sont beaucoup moins rares que les 10 plus gros diamants du monde.

Mais les êtres humains sont rarissimes comparés aux insectes sur cette planète ou aux étoiles de cet univers, par exemple.

P.S.: J'aime bien la métaphore du bâton lancé en l'air.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Lupka

Je ne reprendrais pas l'excellent résumé qu'a fait Subarys de la nécessité de pratiquer et d'être le plus vertueux possible. Ven. Ajahn Chah insistait sur l'urgence que nous avons de pratiquer pour nous libérer du samsara.

Pour répondre à Ardjopa je pense qu'il faut se mettre dans une optique bouddhiste à savoir que les animaux n'ont pas les mêmes capacités que l'être humain dans son cheminement vers l'Eveil et la sortie du samsâra. Bien que ce soit des êtres sensibles et que de ce fait il est évident de les respecter et de ne pas leur ôter la vie etc (jīvaka sutta / aggi sutta ... ) ils n'ont pas les outils et les facultés nécessaires pour définitivement sortir du samsâra d'ou la classification qui s'opère et le fait que renaître dans une vie animale est moins précieuse qu'une vie humaine. On peut très bien être en désaccord avec cela, mais nous sommes sur un forum bouddhiste qui considère la question avec un point de vue précis.

Edit: merci klesha pour ces précisions concernant la précieuse existence humaine.
Boubou a écrit :sommes-nous obligés d'entretenir la peur de la mort ?
Ah la peur de mourir :mrgreen: pourquoi parler de peur ? je dirais plus qu'il s'agit de prendre conscience que nous sommes empêtrés dans un cycle de souffrance et qu'il est nécessaire de s'en libérer. La mort n'est que le début d'un cycle et la fin d'un autre mais en aucun cas il est nécessaire de cultiver la peur de la mort bien au contraire. La mort n'est pas une fin, n'est pas la perte de quelque chose, c'est simplement une transition et quand Subarys dit qu'il se dit chaque jour " ceci est peut être le dernier " je pense que c'est dans une optique de motivation, garder permanent cette notion d'urgence et d’impermanence. Pour ma part je n'ai pas peur de la mort, cette question ne me dérange plus depuis que j'ai foi dans le Dhamma, j'ai juste pris conscience qu'elle viendra le moment venu et qu'elle n'est qu'une transition. Comme le dit Subarys pourquoi avoir peur de quelque chose d'inéluctable ?

Après cette prise de conscience est partielle dans le sens ou, je fais le choix d'intégrer un système sociétal plutôt que de vouer mon existence à la pratique du Dhamma et à la libération du samsâra. Contradictoire n'est ce pas ? je balise le terrain ::mr yellow::

Moi j'ai peur si quelque chose peut arriver mais que je n'ai pas de certitude, l'épée de Damocles en somme. La mort t'y échapperas pas alors à quoi bon :mrgreen:
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Dharmadhatu
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Boubou a écrit :Question naïve de néophyte :

Que ce soit par des sermons, des textes, des enseignements en live, sommes-nous obligés d'entretenir la peur de la mort ?

Et à quoi ça pourrait bien servir ?
jap_8 En fait, c'est tout simplement pour préparer ses valises puisque nous savons que nous devrons partir un jour.

Ce n'est pas morbide, mais de la prévoyance.

Quand les gens préparent leurs obsèques ou font leur testament, ce n'est pas sur un coup de déprime, mais par prévoyance.

Dans le Dharma, la réflexion sur la mort est l'une des 4 pensées qui détournent du samsara (qui font naître le renoncement):

la précieuse existence humaine,
l'impermanence et la mort,
les défauts du samsara,
la loi karmique.

FleurDeLotus
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Dharmadhatu
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klesha a écrit :Le coup de la tortue et du cerceau concerne, dans le bouddhisme tibétain, la renaissance dans un précieux corps humain. Pourquoi est-il précieux ? Parce qu'il dispose de ce que l'on appelle les 10 "richesses".
Toujours d'après le Vajrayana, la préciosité du corps humain se décline en 5 richesses intrinsèques et 5 richesses extrinsèques.

Les 5 richesses intrasèques sont :
- l'obtention d'un corps humain, parce que la rencontre du dharma passe par l'obtention d'un corps humain. C'est la richesse du support.
- ce corps doit naître dans une région où le dharma est enseigné. C'est la richesse du lieu.
- ce corps doit êtrelibre de défauts. C'est la richesse des sens.
- ce corps doit être le résultat d'un karma qui nous incline au bien. C'est la richesse de l'intention.
- enfin, il doit être animé de la foi dans les enseignements du Bouddha. C'est la richesse de la foi.

Les 5 richesses extrinsèques sont :

- renaître dans une ère où un bouddha est apparu. Richesse de l'instructeur
- ce bouddha a fait tourner la roue du dharma. Richesse de l'enseignement
- sa doctrine n'est pas éteinte. Richesse de l'époque
- ses enseignements sont mis en pratique. Richesse de la bonne fortune
- être accepté par un ami de bien. Richesse de la compassion supérieure

Ce sont toutes ces conditions que vous réunissez qui sont tellement précieuses et rares. Il se peut que nous renaissions un nombre imùportant de fois comme humain avant de les rencontrer à nouveau.
jap_8 Pour préciser les justes propos de Klesha, il faut aussi les 8 libertés:

ne pas renaître dans l'un des 3 mondes inférieurs,
chez les dieux de longue vie,
dans un endroit extérieur (au Dharma),
dans un endroit où aucun Bouddha n'est venu,
avec des opinions opposées
et des facultés empêchant l'étude et la pratique du Dharma.

C'est ce qui rend, en plus des 10 opportunités, une existence humaine précieuse...

Une tortue aveugle au fond des océans,
Qui ne prendrait l'air qu'une fois tous les cent ans,
Mettrait sa tête dans un joug à la dérive
Plus souvent que pour nous renaître humain n'arrive !


J'ai ajouté un fil sur les 4 pensées qui incitent au renoncement:
viewtopic.php?f=61&t=6744

FleurDeLotus
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Subarys



PS : le problème avec la "métaphore" (qui n'en est pas vraiment une) du bâton, c'est qu'il y a aussi ce sutta où le Bouddha dis : l'arbre tombe du côté où il penche.


Les comparaisons du Bouddha sont purement contextuelles et ne visent pas, à mon sens, à décrire une vérité unique toute nue. Elles sont clairement complémentaires. Dans le cas du bâton, il est clair que l'assemblée vers qui le Bouddha s'adresse est en majorité composées de personnes très vertueuses. Par cette comparaison, il peut provoquer un sursaut qui permet d’éviter à certain de penser "je pratique des actes kusala tout va bien, je suis sauver". La comparaison de l'arbre aurait probablement un impact certain vers des personnes qui commettent sans aucune conscience morale des actes akusala. On peut bien entendu inversé selon les individus. Tout cela n'est pas figé. Quelqu'un qui pratique toute sa vie des actes kusala et qui renait dans un domaine d'existence "bas" est possible eu égard à un ancien kamma (métaphore du bâton). Quelqu’un qui pratique assidument les Jhanas et renait dans le monde de la forme subtil à la mort (comparaison de l'arbre) est également juste.



FleurDeLotus jap_8 FleurDeLotus
Katly

ted a écrit :
Subarys a écrit :Autour de moi ceux qui ont été frappés d'un cancer, d'une maladie, d'une infirmité aucun n'a été se perdre ailleurs. C'est clairement quelque chose qui ramène à l'intérieur, qui oblige à faire face.
Oui, bien sur. Je ne pensais pas au cas des personnes malades. C'est clair que l'envie de faire la fête n'est pas leur priorité.

Je pensais à ces personnes bien portantes pour qui la mort est une construction intellectuelle lointaine. On sait tous qu'on va mourir un jour, pourtant je suppose que bien peu sont capables d'intégrer cette donnée au quotidien. Quelques personnes lucides, comme toi, vont avoir le courage de faire des exercices appropriés. Pour entretenir la motivation. Ce qui est bien la preuve que cette notion d'urgence ne nous est pas naturelle.

D'ailleurs, je n'ai jamais compris pourquoi il y avait urgence, vu qu'on erre dans le samsara depuis des millions d'années. Mais bon... :)

Je me demande s'il n'y a pas une autre raison qui fait qu'il est urgent de pratiquer maintenant. Quelque chose qu'on ne nous dit pas pour ne pas nous décourager.
N'est-ce-pas quelque chose qu'on peut d'abord constater en effet, autour de soi et à tous moments de la vie ? voir à toutes instants, à chaque seconde ?
Par exemple que fais t-on lorsqu'on a une période pauvre matériellement, puis à nouveau plus faste ?
Lorsqu'on a été en mauvaise santé ? puis à nouveau en forme ? Lorsqu'on a un nouveau visage
après chirurgie esthétique ? Lorsqu'on a perdu l'usage de son corps ?
Lorsqu'on a tout perdu ses biens, même jusqu'à ceux de valeur sentimentale ?
Lorsqu'on a été dans la solitude, puis à nouveau entouré d'amour ? Lorsqu'on est à nouveau seul ?
Lorsque notre lieu de vie est touché par une catastrophe nucléaire ? écologique ? naturelle ?
Lorsqu'on perd un enfant ou sa mère ? amis ? son chat et qu'on est vieille ou vieux ?
Lorsqu'on a perdu la boule ?
Etc... etc
Tout cela c'est la fin du monde.

Est-ce qu'on se met à dépenser à tort et à travers ?
Est-ce qu'on se remet à boire ? à se droguer ?
" " à rouler vite ?
" " à accumuler ? et s'attacher à l'excès à tout objet ?
" " à croquer des hommes ? à faire tomber les filles ? à pratiquer une sexualité tout azimut ? à redevenir violent, ou infidèle ?
Est-ce qu'on continue à rejeter les femmes ? les hommes ?
Est-ce qu'on néglige sa santé ? son équilibre psychologique ?
Est-ce qu'on continue à être désagréable ? par de mauvais comportements et mauvaises paroles ?
Est-ce qu'on s'attache à un animal lorsqu'on sait que l'on est trop vieux et seul en fin de vie ?

Etc... etc...

Les gens qui font la fête à tout va, font péter leur compte en banque, se font péter la panse, s'adonnent à tous les plaisirs, distractions et richesses, sans conscience ont peur. Ils s'amusent égoïstement, prennent tout de la Terre, chez les autres, comme s'ils mangeaient le coeur de leurs propres enfants. Ils sont arrogants et hautains, insouciants et au fond très fragiles, souvent immatures. Aux moments durs dans leur course de la vie, ils sont anéantis et parfois changés comme du jour à la nuit. Les hauts et les bas, l'impermanence, ça sert à apprendre ça.
Mais attention aussi, lorsqu'on a eu une vie dans le coton, devant la souffrance du monde, il ne s'agit pas d'être dur avec soi-même, à s'infliger des tortures non plus !ou l'inverse !
Il y a une différence entre les entrainement encourageant, entretenant la motivation et une auto-torture d'ascétisme extrême que le Bouddha a bien vu.

Il n'y a pas de fin du monde, il n'y a que changement.

<<metta>>
Katly

chakyam a écrit : sans omettre Katly qui reprend tout cela à la manière de Fernand Reynaud dans son sketch : mieux vaut être riche et en bonne santé que malade et sans l'sou.
:lol:

Cher Chakyam,

Je sais bien, que nous ne sommes pas d'accord sur tout et que ton doute est très grand.

A ma façon, j'ai exposé le fait que nous avons le choix de nos actions. Et qu'au lieu de punition ou récompense, il ne s'agit pas du tout de cela; c'est par l'expérience de l'impermanence, dans nos vies à chaque instant, à chaque moment, que nous comprenons et discernons la souffrance. Il y a des actions sur lesquelles nous avons prise. Et que nous ne cessons de renaitre sans jamais être semblable. Cette survie c'est peut-être un peu de plomb en or ?
Sur ce qui nous attend, c'est ce qu'on fait de ce qui nous arrive à chaque instant, tout en interdépendance et dans les conditions du moment.

C'est tout ce que je comprends... :roll:
Mais mieux vaut se référer à d'autres éclairages. Car cela reste encore compliqué à comprendre pour moi, le karma, la renaissance.

jap_8
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Boubou
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La Renaissance c'est une partie riche de notre histoire !
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