Bernie Glassman, moine zen : sa compassion est dans la rue

ardjopa

Je n'ai pas répondu comme une critique à Bernie glassman et la façon de faire des "peacemakers", (je "connais" Bernie à travers quelques écrits ou sur sa vie, et j'apprécie aussi le gars qui me semble être honnête, tout comme les bonnes intentions de ce mouvement) ; C'est juste une critique générale des "communautés ou mouvements" comme tous les partis (politiques ou autres) qui me semblent souvent faire fausse route, pour soi et les autres, mais je réponds surement ça car je suis plus solitaire que grégaire, ou alors que j'ai trop été inspiré par des "solitaires (solidaires quand même) comme Siddharta dans sa période "ermitage en forêt" , sous l'arbre de son éveil, Ryokan, Milarepa, Jiddhu, et pas mal d'autres "sannyasis" ou bhikkhus indépendants ou hors communautés ;-)
namgyal

vi love3 jap_8 belle sensibilité aussi.
FleurDeLotus
ardjopa

Pour répondre plus généralement, si j'insiste sur le "danger" des communautarismes, qu'ils soient religieux, laiques ou autres ( même si le Dharma du bouddha est à mon sens digne qu'on essaye de suivre ses conseils individuellement) c'est parceque je crois que cela crée plus d'obstacles pour soi, et pour ceux à qui on "brandit" son "parti" ou sa religion (il suffit de voir les guerres incessantes entre partis politiques, religions et autres)
Une société où les "énergies" sont consacrées à l'inlassable uniformisation de tout et de tous vit sous un ciel toujours couvert, et aucune place n'est laissée à "l'espoir" et au chemin individuel, personnel; et à mon sens avant de "libérer l'individu" en tant qu'égo, il faut d'abord qu'il se "trouve" en tant qu'individu, et à mon sens "la masse", les groupements, "noient " l'individu avant de pouvoir le libérer; Or il faut d'abord être libre soi-même, ppour espérer liberer à son tour d'autres êtres, y compris les exclus, les êtres en détresse
Seul le chercheur ou combattant solitaire peut y parvenir; Il n'est pas un être qui a besoin de vaincre ou convaincre les autres pour accomplir sa vérité, mais il cherche à vivre en harmonie avec lui-meme et l'univers; Il n'est pas un "misanthrope", et lui aussi cherche à réaliser de grandes choses, et aider les autres êtres, la société et tout ce qui vit; Mais il refuse d'etre uniquement utilisé ou embarqué sur un bateau dont il n'est pas le capitaine; Il veut d'abord etre lui-meme avant de partager son aide avec les autres, tout en conservant sa liberté;
Contrairement à ce que certains croient, lorsqu'un individu a peur, il se replie bien souvent dans le social, mais il ne pourra alors plus se passer du soutien des hommes, et il ne peut alors plus suivre son propre chemin en se laissant guider par le "groupe";
Mais si pour les etres qui vivent en accord avec leur "propre énergie", la voie est propre à chacun, la direction est la meme pour tous : une liberté sans concession (et le nirvana est synonyme de "liberté inconcevable")

A mon sens, nombreux sont ceux qui cherchent dans le "bouddhisme", le "christianisme", comme dans toute institution, une identité artificielle, mais ça ne peut les conduire nulle part;Inconsciemment beaucoup se disent "si je joue ma propre carte, je serai puni" (par la société, les lois, les autres, l'exclusion etc); Au nom de cette peur ou menace illusoire, la plupart ne joueront plus que la carte des autres; Imiter quelqu'un, meme un "sage", ou suivre un "isme", un parti, c'est bloquer son énergie,faire une sorte de boucle et un noeud dans l'enceinte de cette organisation, c'est meme briser la course naturelle de son enseignement et trahir son "éternité"; Chacun doit à mon sens vivre sa vie, suivre son propre "bouddhisme" ou chemin spirituel, chemin tout court, qui alors poursuivra sa course vers l'infini


Butterfly_tenryu
Iskander

Ardjoppa, tu critiques les partis, les groupes religieux, etc. Mais peux-tu me donner des exemples de groupes, associations ou organismes ayant une action sociale et qui trouvent grâce à tes yeux? J'ai bien compris ce que tu n'apprécies pas, mais maintenant j'aimerais entendre des exemples positifs, histoire d'avoir une approche plus constructive.
ardjopa

Je l'ai déjà dit !
Justement le mouvement pour les "sans -abri" des peacemakers, les actions ou voix en faveur de la paix, de la non-violence, des plus pauvres, du respect de la nature, d'une vie éthique et durable sur terre du bouddhisme "vietnamien" de Thich nhat hanh que je connais à ma façon,entre autre, le mouvement Emmaus de l'abbé pierre, Saint vincent de paul (j'y ai donné plusieurs fois certaines choses), les actions de Soeur emmanuelle (individuelles ou collectives), la "rebellion d'ahimsa" individuelle de Gandhi (et de son Satyagraha) , les sit-in pacifiques de Martin luther king, et autres, sont de mon point de vue, bien plus positifs que négatifs;
Mais ils ne sont pas une fin en soi, et l'essentiel, que soit dans une action individuelle (il y en a beaucoup aussi, même anonyme, par leur "désobeissance civile" ou leur départ par exemple) n'est pas de créer des "communautés", des ismes, des organisations, mais simplement de libérer chacun et chaque être
Iskander

ardjopa a écrit :Je l'ai déjà dit !
Tu me pardonneras de te le faire (re)dire alors. Dis-toi que ça n'aura pas été inutile pour moi ;-)
namgyal

Ardjopa, si je puis me permettre.. :)
en essayant de par sortir la phrase du contexte...
ardjopa a écrit : Or il faut d'abord être libre soi-même, pour espérer liberer à son tour d'autres êtres, y compris les exclus, les êtres en détresse
Seul le chercheur ou combattant solitaire peut y parvenir;
Butterfly_tenryu

Pas d'accord, dis-comme çà... s'il fallait attendre d'être libre soi-même pour s'exercer à libérer les autres... alors personne ne prendrait les voeux de bodhisattva.
Tu penses pas que cette façon de voir est un peu trop idéaliste? :D

pensée amicale
FleurDeLotus
ardjopa

Tu penses pas que cette façon de voir est un peu trop idéaliste?
Ce qu'on nomme "l'idéal" est une projection du mental sur un futur improbable, qui n'arrivera par définition jamais;
Le seul moment où l'on peut agir, sur sa vie, soi, pour aider les autres êtres, c'est maintenant, au présent ou jamais
Dire qu'il faut d'abord trouver soi-même "la vérité, la liberté',le bonheur ou autres, pour aider ensuite les autres à le réaliser, ne me semble pas "idéaliste", ça me semble plus être une logique assez réaliste; bien qu'on puisse en effet aider, avant d'être "la perfection même"
Approche peut-être plus proche de celles des "Theravadins" que des Mayahanistes ou Vajra, entre autres, mais c'est mon avis ;-)
De même qu'espèrer trouver la liberté, en "dépendant" d'un système, d'une religion, d'un enseignant, me parait une erreur, illogique;
Cela dit, je ne suis pas du tout contre la transmission du savoir (ou savoir-faire) par ceux qui "savent" plus que soi dans beaucoup de domaines, mais à travers un échange/partage mutuel, librement consenti, sans hiérarchie;
Un marin qui avait traversé deux fois les mers du globe, dont deux passages du cap horn, disait encore à la fin de sa vie, quand il "enseignait" ou conseillait d'autres personnes, voire des néophytes de la voile des choses comme : "Tu vois là, quand il y a ce vent, cette route à tracer, je fais ça, et quand il faut améliorer ça, je fais ça, et toi tu ferais quoi ? qu'est-ce que tu en penses ?"
namgyal

@ ardjorpa
un peu anar??? De ce que j'ai pu lire de tes interventions, idem de tes références biblio, je dirai oui... un peu anarchiste comme position. Donc ton point de vue s'explique très bien. :D
ardjopa

Peut-être certains cotés anarchiste, mais c'est encore un isme ;-)
Les anarchistes sont souvent "révoltés contre" la société, ils veulent la changer ou même la faire disparaitre
Ils en ont donc encore "besoin", d'un certain point de vue, pour soutenir leurs revendications, et tout comme les politiciens "du système", sans elle beaucoup se retrouveraient "au chomage" ! vu qu'ils n'auraient plus rien contre quoi s'attaquer;
Les "sages" , les vagabonds ou ermites, ne sont généralement ni pour, ni contre la société, elle ne les interesse tout simplement pas ! en tous cas ils n'ont pas besoin d'elle, ils préfèrent "prendre la tangente", les chemins de traverses, et pourraient surement poursuivre leur façon de vivre sans elle, donc sans en dépendre
Cette façon de voir la vie et la société est plus à mon sens une forme de "détachement libertaire", un "retrait discret" de la lutte urbaine et sociale, pour embrasser la vie libre et naturelle, et trouver l'universel, plutot qu'une lutte pour ou contre elle
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