Pourquoi êtes-vous devenus bouddhistes ?

lausm

Je récuse l'appellation bouddhiste.
Par contre je veux bien qu'on dise que je pratique le zen.
C'était, comme d'autres, suite à une crise profonde, un passage dépressif.
J'ai été marqué, comme d'autres, par un suicide dans ma famille, ça a laissé une empreinte qui a teinté un peu négativement ma vie.
Aller voir le psy, d'accord, mais ça n'a jamais remplacé la pratique, à laquelle j'ai fini par arriver par l'intermédiaire de lectures, d'intérèts pour les arts martiaux, la culture japonaise, asiatique etc etc...
La première fois sur le coussin, ça m'a soufflé : une douleur incroyable, mais une envie d'y rester et de comprendre un truc qui était au-delà de toute compréhension. La sensation que le truc véritable était là, sauf que je n'arrivais pas à le saisir. Je n'y arrive toujours pas, et ce n'est plus très grave!
J'ai pris refuge deux fois, donc, pour les deux ordinations qu'on donne dans le zen soto. J'ai suivi un maître certifié parce que ça me rassurait.
Ca m'a conduit à rencontrer ma compagne, avec qui nous avons eu un fils qui a dix ans.
Le zen nous a amené à nous rapprocher de la Terre, aujourd'hui nous vivons à la campagne. Je pense que si on vit en cohérence avec la pratique, on cherche à vivre autonomes, avec la Terre.
Relativement à une intervention plus haut, pour moi être bouddhiste, s'il faut employer ce gros mot, ce n'est pas adhérer aux quatre nobles vérités.
Il faut les comprendre, pas y adhérer. Pour cela il faut en explorer le sens, retourner ce texte sous toutes les coutures, et comprendre à partir de la pratique et non de ce qu'on en pense. Ce qui veut dire que pratiquer la Voie du Bouddha, c'est plus comme ça que je définirais la chose que de se dire bouddhiste.
kay

Il y a des choses qui me parlent dans dans tous ces petits récits. jap_8 <<metta>>
Et merci Flocon pour l'indication sur Wang Wei.

FleurDeLotus
kay

Être allée voir et entendre Sa Sainteté le Dalaï-Lama à Nantes, accompagnée de mon fils, a été aussi un évènement marquant, dans mon parcours. love3
Et comme Ardjopa, c'est rigolo, mais un tout petit Bouddha en argent, pendentif, que quelqu'un avait laissé chez moi, avant d'être obligé de quitter la région. Butterfly_tenryu
En fait, "le bouddhisme", dans les aléas de ma vie,( avec tous ces signaux du stress ) c'est comme si, plusieurs fois, à travers des petites choses, il m'avait dit " Hé ! hé ! pssst, psst ! viens par-là, toi..." :lol:

Comme le Lotus dont les racines dans la boue
se tourne vers le soleil,
puissions-nous au-delà des passions
nous tourner vers la voie
du Bouddha. love3


FleurDeLotus
boudhinette

après avoir clamé bien haut et fort "ni dieu ni maitre" durant mon adolescence agitée, après avoir parcouru trois continents et pratiqué sérieusement la plupart des "grandes" religions! je suis passée par la case chrétienne, avec le renouveau charismatique notamment, mais à l'époque (76) c'était très hippie! ensuite la découverte de l'hindouisme dans l'inde profonde, le yoga, le contact avec les sadhus et les vénérables; ensuite le chamanisme en Amérique du sud (2 ans)
vécu et apprécié l'islam mystique en Asie du sud est, et finalement le bouddhisme theravada en Thaïlande (4ans) le bouddhisme mahayana à Singapour et à 28 ans rencontre avec mon maitre actuel, un tibétain nommé tenga rinpoche.
donc venue au bouddhisme par maturation et un cheminement spirituel depuis l'adolescence, pas du tout parce que j'avais souffert ou quoi que ce soit.
J'ai quitté le christianisme car pas assez ouvert, trop intolérant et ne savait pas répondre à plein de mes questions.
l'islam car j'avais du mal à aller au delà de la discrimination homme femme dans la pratique du souffisme
le shamanisme car trop lié à un écosystème et à des substances
le théravada car trop moralisateur et la place des nonnes était trop inférieure de celle des moines
le mahayana chinois car trop entaché d'utilitaire (on prie le bouddha pour obtenir ça ou ça)
finalement je me suis reconnue dans le bouddhisme tibétain en faisant un large tri!!
à chaque fois: prise d'engagements, étude d ela langue, des textes et pratiques perso..donc pas simplement une tocade ou un vague intérêt!
mais finalement tout se vaut, il n'y a pas d e chemin puisqu'il n'y a nulle part ou aller!
tous les pratiquants sincères sont mes frère quelque soit leur chemin, on se reconnait entre renonçants!
love_3
hoshin

Je trouve ça intéressant que la question soit passé de "Pourquoi?" à "Comment?" dès la première ligne... Et c'est mieux comme ça!

Pour ma part, ça a commencé très tôt. Vers 8 ans, j'ai reçu, en héritage, une pile de magazine géo. J'ai commencé à les lire plus tard, et, à 10 ans, je suis tombé sur un article d'un français qui avait fait une retraite zen au japon. J'ai trouvé ça particulièrement intéressant et je me suis dit que je ferais une retraite comme ça, plus tard. Les premiers pas de la méthode y étaient inscrits. Je me suis mis à pratiquer selon cette méthode dès ce jour là.

Par après, vers 14 ans, je me suis intéressé au versant tibétain, tout en continuant à pratiquer selon la première méthode. A 20 ans, j'ai voulu savoir d'où cette diversité provenait, et quels étaient les fondements de tout ça. J'ai appris l'existence du théravada et je me suis trouvé un groupe de pratique. Ce groupe m'a permis de structurer et de donner un sens à toutes ces expériences que j'avais rencontrées précédemment dans mes "méditations sauvages".

J'ai eu l'occasion, à deux reprises, de faire une retraite de 45 jours en Birmanie. Ca a été vraiment exceptionnel...

zeeeennnyyy
Loro

La mort de ma mère il y a 8 ans m'a fait mûrir et je me suis aperçu qu'il y avait des gens autour de moi, une femme, 2 enfants, qui existaient et avaient besoin d'attention et d'amour. Et des gens plus lointains, tous les gens en fait et ça s'élargit aux animaux, à tous les êtres sensibles.

Alors j'ai relu des livres sur le bouddhisme que j'avais lu à 20 ans et je me suis dit "Ah ben ouais, c'est ça".

J'ai eu la chance de rencontrer un lama qui donne des enseignements mensuels dans ma ville et qui vit dans un temple à 1 h de route.

Et depuis je pratique, avec des hauts et des bas, pas dans la régularité, mais dans les résultats.
remind

Loro a écrit :La mort de ma mère il y a 8 ans m'a fait mûrir et je me suis aperçu qu'il y avait des gens autour de moi, une femme, 2 enfants, qui existaient et avaient besoin d'attention et d'amour. Et des gens plus lointains, tous les gens en fait et ça s'élargit aux animaux, à tous les êtres sensibles.

Alors j'ai relu des livres sur le bouddhisme que j'avais lu à 20 ans et je me suis dit "Ah ben ouais, c'est ça".

J'ai eu la chance de rencontrer un lama qui donne des enseignements mensuels dans ma ville et qui vit dans un temple à 1 h de route.

Et depuis je pratique, avec des hauts et des bas, pas dans la régularité, mais dans les résultats.
Très belle révélation Loro, ce qui est le plus touchant c'est la prise de conscience que l'on a un environnement et que l'on doit le choyer.
Pour la suite, ce à quoi on croit devoir adhérer pour le faire est presque anecdotique.
passager

C'est pas si mal , finalement , le " Pourquoi êtes vous....? "

FleurDeLotus
passager

ça me rappel une question qui m'a été posée:

Si tout va bien (ou du moins si on supporte relativement bien les alléas ), y'a -t-il des raisons de devenir bouddhiste ?

:arrow: @ + :arrow:
Répondre