Peut-on faire le bonheur d'autrui malgré lui ?

ardjopa

Certains font le bonheur de quelqu'un, ne serait-ce qu'en le laissant tranquille ou pour être clair en lui foutant la paix ;-)
D'autres cherchent à "aider" l'autre, mais comme le dit antodume (qui d'ailleurs à dû me "virer" dans ses forumeurs ignorés :lol: ) cette forme d'aide est à double tranchant : elle peut être une forme "d'assistance-dépendance", parfois jusqu'à nuire au contraire, au lieu d'aider justement, qui peut beaucoup déplaire ou être mal vécu par la personne, du genre "moi je suis mieux que toi, donc je vais t'aider', bref un rapport de hierarchie injuste, alors que l'entraide est par nature égalitaire et valorisant des deux cotés; De plus, on ne peut forcer personne à être heureux, cela dépend avant tout de lui seul
Il y a aussi une manière "d'aider" l'autre, non pas en le conseillant, l'aidant ou avec des "mots doux" ou parfois hypocrites, mais au contraire, en le poussant à réagir de lui-même, du genre : "t'es vraiment un con" "bouge toi, personne ne t'aidera"
Et quand quelqu'un te dit : Vas t'en ! Laisse moi crever !" , c'est généralement qu'il attend justement "une aide de l'autre", et l'erreur est bien souvent d'y répondre en voulant l'aider, car c'est la réponse qu'il cherche, ou attend, pour le "conforter dans son malheur"; Donc parfois la meilleure réponse à ce genre de paroles est : "ben crêve, vas y, je me barre" ! car c'est parfois la seule façon qu'il réagisse;
A ne pas utiliser avec tout le monde quand même ;-)
Florent

antodume a écrit :
Passagère a écrit :bon Dumé , entre provocation , sagesse et absurdité ...mais tu nous imposes quelque chose là ? c'est du bonheur ?
Je n'impose rien du tout et ce n'est certainement pas absurde, sauf quand on n'y comprend rien. C'est à chacun de voir, quand il agit, ce qui le motive. Je ne donne pas de leçon ; je dis ce que je pense en fonction de la représentation que je me fais du bouddhiste. Un bouddhiste, pour moi, se conforme au Dharma qu'il est supposé comprendre. Or, j'ai soutenu ailleurs que cette compréhension est corrélée à la réalisation de sa vraie nature. Autrement dit : pas de réalisation = 0 compréhension ; petite réalisation = petite compréhension ; grande réalisation = grande compréhension. Sinon, c'est de la bigoterie, pas du Dharma. On peut s'imposer ça mais on n'a pas le droit de l'imposer aux autres. L'imposer aux autres, c'est de l'ingérence. Et c'est source de mauvais karma.

Je me souviens avoir poster ici, il y a longtemps, le cas du chat pourfendu par Nansen. Tout le monde s'est ému du sort du chat. En attendant, on ne fait pas de révolution intérieure avec ce genre d'émoi. La seule façon d'agir dans le vrai, sans influence d'une quelconque idée d'ingérence est de couper court à toutes ses idées de bien et de mal, de bonheur et de malheur et de chercher sa vraie nature... Oui, je provoque, mais il faut un peu provoquer. Sinon, c'est le club bisounours et ce n'est pas mon truc. ::mr yellow::
Je suis tout à fait d'accord avec toi, ne tombons dans un bouddhisme de pacotille parfumé à la guimauve et autre sucrerie bien mièvre...

jap_8
ted

ardjopa a écrit :Donc parfois la meilleure réponse à ce genre de paroles est : "ben crêve, vas y, je me barre" ! car c'est parfois la seule façon qu'il réagisse;
A ne pas utiliser avec tout le monde quand même ;-)
C'est sur que si en descendant l'escalier, on entend le bruit d'un coup de feu dans l'appartement qu'on vient de quitter, on doit se sentir moins fier... Ou alors, c'est qu'on a le coeur sacrément fermé. Mais c'est pas grave, l'important, c'est de ne pas passer pour un Bisounours et d'avoir de grosses c..illes. :D
ardjopa

Ma réponse à donner aux "gens malheureux" n'est pas dans le but de les pousser à ce genre de choses, au contraire, c'est justement pour qu'ils réagissent par eux-même, et que cela ne peut venir avant tout que d'eux même
Comme je l'ai dit, ce n'est pas une réponse à donner à tout le monde, mais ça marche parfois ;-)
antodume

Ted a écrit :C'est sur que si en descendant l'escalier, on entend le bruit d'un coup de feu dans l'appartement qu'on vient de quitter, on doit se sentir moins fier... Ou alors, c'est qu'on a le coeur sacrément fermé. Mais c'est pas grave, l'important, c'est de ne pas passer pour un Bisounours et d'avoir de grosses c..illes. :D
Oh le vilain donneur de leçons dans une mauvaise tentative de manipulation ! :mrgreen: Est-ce que tu te rends compte que tu poses un faux problème et que, par conséquent, tu n'as pas de solutions autre que des mauvaises ?

Quel est le problème quand quelqu'un te dit qu'il veut mourir ? Est-ce celui de ta culpabilité ou celui du bonheur de l'autre ? L'autre ne trouvera probablement pas son bonheur en ta présence, sinon, il t'aurait demandé de rester et non de partir. La façon dont tu as posé le problème ressemble à ces cas de délires éthyliques où le gars dit qu'il veut se jeter par la fenêtre, sachant qu'il habite au rez de chaussée... Celui qui veut réellement mourir demande qu'on l'aide à mourir, comme souvent dans les cas d'euthanasie. C'est un autre problème qui n'a rien à voir avec le débat que tu veux soulever. Un ami qui veut mourir parce qu'il en a assez de vivre ne te dit pas qu'il veut se flinguer. S'il veut être seul pour mourir, il ne t'en dit rien ; il sourit quand tu lui dis "à demain" pour ne pas t'inquiéter. Puis il se flingue. Et là, t'as l'air d'un con parce que tu n'as rien vu venir. Et après, éventuellement, tu te débrouilles avec ta culpabilité en disant qu'il aurait mieux fait de t'en parler. Histoire d'inventer une histoire qui n'existe pas, simplement pour avoir une chance de se sentir moins coupable. Ce n'est pas le sujet du fil, là, Ted. Tu forces le débat dans le sens du sentiment de culpabilité. C'est vilain :mrgreen:
tobeornottobe

Pourquoi ne pas comprendre, tout le monde a raison.

Quand je dis il faut aider, je parle bien sur en tant que bouddhiste, donc, on a une conviction, et si on aide, la personne aidée, doit aussi faire un pas : par exemple, j'aide un ado, ensuite, il est content, le devoir est fait, ... Mais quelque temps après, je lui demande de faire un peu de tai chi avec moi... et oui ça bouge plus que la méditation... il répond, n'importe quoi...lol , alors, je peux trouver des excuses pour lui dire que j''aimerai continuer à l'aider mais je n'ai pas non plus le temps de le faire, je lui dit qu'il peut me comprendre et pardonner cela...

anjalimetta
tobeornottobe

J'en ai chié dans ma vie, et si je veux mourrir et qu'une aide vienne me sauver...

Humm, je lui en voudrai, car la situation n'a pas changé, je veux bien vivre mais en pratiquant le dharma, mais seul, j'en ai pas le courage, et pour les enseignements il me faut de l'argent (train, offrande...) : celui qui m'a aidé, ou est-il passé? Son aide s'arrête là?

anjalimetta
tobeornottobe

Je pense qu'une aide demande du temps et de l'implication. On ne peut donc aider qu'une seule personne extérieure à sa famille.

On comprendra pourquoi on refuse d'aider quelqu'un d'autre... Si tout le monde suit un raisonnement comme celui-ci, on avance..

anjalimetta
fifi

Il y a beaucoup de gens qui, en train de mourir, par pudeur ou souhait personnel, attendent la fin des visites ou même une courte absence de seulement quelques minutes pour les quitter (mourir)... Tout le monde le sait mais c'est trop tabou, il faut respecter le choix de la personne et cela même si il nous parait absurde. Il me semble que dans les pays bouddhistes, on laisse le mourant plus seul, on évite de le toucher etc. C'est tout le contraire de nos habitudes occidentales.Tant que ça ne met pas en danger une autre personne, je crois que ça ne doit pas poser un problème.
ted

antodume a écrit : Celui qui veut réellement mourir demande qu'on l'aide à mourir, comme souvent dans les cas d'euthanasie. C'est un autre problème qui n'a rien à voir avec le débat que tu veux soulever. Un ami qui veut mourir parce qu'il en a assez de vivre ne te dit pas qu'il veut se flinguer. S'il veut être seul pour mourir, il ne t'en dit rien ; il sourit quand tu lui dis "à demain" pour ne pas t'inquiéter. Puis il se flingue. Et là, t'as l'air d'un con parce que tu n'as rien vu venir.
C'est pas faux.
Mais c'est le cas particulier de celui qui a murement réfléchi sa décision. Souvent des personnes avec des croyances très fortes, qu'elles soient sur la vie après la mort (illuminés), sur le déshonneur (échec, faillite), sur l'amour (déception amoureuse) etc... ces personnes là, tu ne verras rien venir, sauf si tu as suffisamment de sensibilité pour traverser leurs défenses.

Mais celui qui te dis "laisse moi crever", est en plein bouillonnement émotionnel. Il est en haut du mur, en équilibre. Il peut retomber d'un coté ou de l'autre. Tourner le dos en lui claquant la porte, c'est le mettre au défi de le faire, tout en lui démontrant qu'il n'en est pas capable, qu'il n'en a pas le courage. Ca revient à l'insulter, à le traiter de lache. Avec un peu de chance, il n'osera pas appuyer sur la détente pendant que t'es dans l'escalier. Il se ressaisira, redressera la tête. Et dans quelques jours, quand il aura trouvé le courage, il se suicidera peut-être, rien que pour te prouver qu'il n'est pas un lâche. :-(

Je n'essaie de culpabiliser personne, simplement, je trouve certaines réponses assez cruelles, et sans doute signes de blessures profondes chez ceux qui répondent ainsi.
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