Assis face au mur
Eh oui, encore un blog sur le zen, le bouddhisme, sur des trucs comme ça!
Que dire?? J'avais envie de dire, de parler, de vous parler. De ce que fait dans ma vie le fait de m'asseoir face à un mur, sur un coussin, et de ne rien faire. De ce que j'ai rencontré avec ça. Et puis d'autres choses.
Je vois plein de gens, et j'en fais partie souvent, se prendre parfois gravement la tète, au nom de cette pratique qui est censée nous apporter le bonheur. J'en vois même se rendre la vie encore pire au nom de ce qui devrait apporter la libération, la paix.
Et ça me rend triste. C'est pour ça que j'ai envie de parler.
Depuis quelques années, le bouddhisme, le zen, toutes ces pratiques, sont devenues plus connues, plus accessibles, peut-être même plus populaires, si l'on peut dire.
Mais je pense aussi que du coup c'est devenu plus commercial, plus porté sur l'image, et que parfois on en a perdu le sens premier : se libérer de la souffrance liée à notre condition d'être humain qui peut penser à propos de la Réalité.
Autant pouvoir penser à propos de la Réalité est une incroyable puissance de la conscience qui peut nous permettre de changer le monde, autant cette puissance peut répandre une souffrance pas possible partout sur la Terre! Alors qu'en fait-on?? Comment on gère la Conscience??
C'est là que je pense que le zen, s'asseoir en silence, revenir à soi, s'éveiller du rève planant ou du cauchemar, peut nous sauver la vie, et celle des autres. Maître Dogen, disait il y a huit cents ans, que zazen n'était pas l'apprentissage de la méditation assise, mais le parfait dharma de paix et de bonheur. S'en rappelle-t-on vraiment?? L'a-t-on vraiment compris?? Cette phrase si simple, on l'entend peu, voire pas. Pas asser à mon goût en tous cas.
Le zen doit-il devenir une pratique de pingouins autistes murés dans un silence soit disant éveillé, où toute manifestation vivante qui sort du cadre est perçue comme une perturbation majeure de l'ordre dharmique établi??
Ou une pratique où la joie et le bonheur d'être vivants ensemble peut devenir la norme de ce monde, et la pratique et manifestation de cet éveil auquel on prétend, qui est souvent plus proche de nous qu'on veut bien le croire? Ce qui n'empèche pas le respect du silence, un silence qui respire profondément, et le respect de la loi de l'ordre naturel des choses de ce monde.
Taisen Deshimaru, il y a une trentaine d'année, disait aussi : "si vous voulez donner un autre nom au zen, appelez-le la vie".
Et ça, ça me va bien.
Je n'ai pas envie d'utiliser plein de terme techniques exotico-dharmiques. Je les connais. Mais je pense qu'il est grand temps d'apprendre à parler le dharma, la pratique de vivre éveillé dans le réel, avec les mots qui sont les nôtres depuis qu'on a appris à parler quand on était petits. Pour que ce langage se répande partout où nous vivons, vraiment. Sans faire de cette pratique qu'on appelle bouddhisme, ou zen, un truc particulier et singulier.
http://faceaumur.over-blog.com/
face au mur-ze blog
Et même les mots d'ici ou d'ailleurs, restent des mots... et dans l'absolu employer des mots pali, sanskrits, japonais, français ou autres, cela revient parfois au même...et ce que l'on cherche à "réaliser", c'est d'aller au-delà des mots, des pensées, d'ici ou ailleurs, et d'être simplement "ce que l'on est" ou au-delàMais je pense qu'il est grand temps d'apprendre à parler le dharma, la pratique de vivre éveillé dans le réel, avec les mots qui sont les nôtres depuis qu'on a appris à parler quand on était petits. Pour que ce langage se répande partout où nous vivons, vraiment. Sans faire de cette pratique qu'on appelle bouddhisme, ou zen, un truc particulier et singulier.

Un jour, un laic de l'inde (grihasta) "maitre de maison" (avec famille et "devoirs" en société) alla voir Ramana maharshi (autre spiritualité ;)) et lui dit "je souffre dans ma vie actuelle, je voudrais devenir samnyasin (renonçant itinérant) et enfin trouver la paix;
Ramana maharshi lui répondit quelquechose d'adapté à sa situation, car il ne pensait pas qu'il soit prêt à devenir renonçant, et par respect pour sa famille, il lui dit quelquechose comme : "Pourquoi voulez vous devenir samnyasin ? Vous prétendez être un grihasta, mais ceci n'est qu'une pensée dans votre esprit, à laquelle vous vous identifiez faussement; Aussi, si vous devenez samnyasin, vous aurez simplement changé la pensée "je suis un grihasta", par la pensée "je suis un samnyasin", ce qui n'empêchera pas des pensées nouvelles d'arriver et de vous empêcher de réaliser votre vraie nature"; Ce n'est pas les conditions de vie qui créent la souffrance ou les entraves, mais seulement l'identification à ce mental, ces pensées, ce corps physique; Vous n'êtes pas un grihasta, vous êtes déjà un être réalisé; Soyez libre de toutes pensées, et tout ira bien;
lausm a écrit :Assis face au mur
Eh oui, encore un blog sur le zen, le bouddhisme, sur des trucs comme ça!
Que dire?? J'avais envie de dire, de parler, de vous parler. De ce que fait dans ma vie le fait de m'asseoir face à un mur, sur un coussin, et de ne rien faire. De ce que j'ai rencontré avec ça. Et puis d'autres choses.
Je vois plein de gens, et j'en fais partie souvent, se prendre parfois gravement la tète, au nom de cette pratique qui est censée nous apporter le bonheur. J'en vois même se rendre la vie encore pire au nom de ce qui devrait apporter la libération, la paix.
Et ça me rend triste. C'est pour ça que j'ai envie de parler.
Depuis quelques années, le bouddhisme, le zen, toutes ces pratiques, sont devenues plus connues, plus accessibles, peut-être même plus populaires, si l'on peut dire.
Mais je pense aussi que du coup c'est devenu plus commercial, plus porté sur l'image, et que parfois on en a perdu le sens premier : se libérer de la souffrance liée à notre condition d'être humain qui peut penser à propos de la Réalité.
Autant pouvoir penser à propos de la Réalité est une incroyable puissance de la conscience qui peut nous permettre de changer le monde, autant cette puissance peut répandre une souffrance pas possible partout sur la Terre! Alors qu'en fait-on?? Comment on gère la Conscience??
C'est là que je pense que le zen, s'asseoir en silence, revenir à soi, s'éveiller du rève planant ou du cauchemar, peut nous sauver la vie, et celle des autres. Maître Dogen, disait il y a huit cents ans, que zazen n'était pas l'apprentissage de la méditation assise, mais le parfait dharma de paix et de bonheur. S'en rappelle-t-on vraiment?? L'a-t-on vraiment compris?? Cette phrase si simple, on l'entend peu, voire pas. Pas asser à mon goût en tous cas.
Le zen doit-il devenir une pratique de pingouins autistes murés dans un silence soit disant éveillé, où toute manifestation vivante qui sort du cadre est perçue comme une perturbation majeure de l'ordre dharmique établi??
Ou une pratique où la joie et le bonheur d'être vivants ensemble peut devenir la norme de ce monde, et la pratique et manifestation de cet éveil auquel on prétend, qui est souvent plus proche de nous qu'on veut bien le croire? Ce qui n'empèche pas le respect du silence, un silence qui respire profondément, et le respect de la loi de l'ordre naturel des choses de ce monde.
Taisen Deshimaru, il y a une trentaine d'année, disait aussi : "si vous voulez donner un autre nom au zen, appelez-le la vie".
Et ça, ça me va bien.
Je n'ai pas envie d'utiliser plein de terme techniques exotico-dharmiques. Je les connais. Mais je pense qu'il est grand temps d'apprendre à parler le dharma, la pratique de vivre éveillé dans le réel, avec les mots qui sont les nôtres depuis qu'on a appris à parler quand on était petits. Pour que ce langage se répande partout où nous vivons, vraiment. Sans faire de cette pratique qu'on appelle bouddhisme, ou zen, un truc particulier et singulier.
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