C'est si difficile de renoncer à ses rêves...

ardjopa

Salut Teddy bear
Petit retour avant redépart proche, ça jazze ?
Les rêves c'est souvent ce qui maintient en vie pas mal de monde,
certains rêvent d'être plus riche, ou moins pauvre, de "trouver l'amour" (mais l'amour ne se trouve pas, il se donne seulement), ou autres; mais leur souffrance vient souvent de la distanciation qu'ils font entre leur situation présence, qui ne les satisfait pas, et l'image du "rêve" qu'ils veulent atteindre, espérant que le rêve, une fois réalisé, mette fin à leur souffrance;
D'où les possibles désillusions en cours de route;
Donc il ne faut pas forcément renoncer à ses rêves, s'ils donnent de l'énergie pour avancer et faire fi des obstacles, tracer son chemin, mais il faut que le chemin lui-même devienne parti intégrante de notre rêve, et non juste la destination;
Certains marchent des jours en esperant atteindre leur lieu de rêve, et sont parfois déçus, quand d'autres, invalides par exemple, ne peuvent même pas marcher, et rêvent en secret de pouvoir faire ne serait-ce qu'un pas;
Si le marcheur se souvenait que chacun des pas qu'il fait en chemin, sont autant de rêves réalisés de ceux qui ne peuvent pas marcher, il réaliserait que son bonheur futur, est déjà dans le présent
Le paradis habite l'instant présent, mais la plupart des êtres l'ignorent et courrent en tous sens vers un futur improblable et jamais présent par définition, et font ainsi du paradis un enfer; N'est-ce pas ironique ? ;-)

Il y a une prière amérindienne là dessus


Extrait du Kledzé Hatal ou « Nuit des Chants » des indiens Navajos :

sur la piste marquée de pollen fasse que je marche
avec des sauterelles à mes pieds fasse que je marche
avec la rosée à mes pieds fasse que je marche
avec la beauté fasse que je marche

la beauté devant moi fasse que je marche
la beauté derrière moi fasse que je marche
la beauté au-dessous de moi fasse que je marche
la beauté au-dessus de moi fasse que je marche
la beauté tout autour de moi fasse que je marche

dans le vieil âge errant sur la piste de la beauté avec un sentiment de vie fasse que je marche
dans le vieil âge errant sur la piste de la beauté à nouveau vivant fasse que je marche
accompli dans la beauté
accompli dans la beauté



http://www.youtube.com/watch?v=kgn8Eoh9aSY

Tchuss
Erratum

quelle drôle d'allégation !!!

renoncer au rêve ? renoncer à réaliser ses rêves ? renoncer à vivre ce qui nous fait vivre ???

comme je n'arrive à structurer ma pensée qu'à partir de ce que j'ai vécu, je vous raconte... mon rêve !

Depuis gamine, j'aime les chevaux et les monte... je rêvais devant l'étalon noir, fantasmais devant mes encyclopédies du cheval à imaginer des croisements entre les races que j'appréciais... en bon apprenti sorcier ! Vite ramenée à la réalité par une famille à 10000 lieux du monde de l'équitation, vite ramenée vers des cieux plus rassurants : les études et la fonction publique ( :mrgreen: )
Je ne peux pas dire que j'ai renoncé au rêve final d'être éleveuse de chevaux, bien que ce n'était absolument pas un objectif, car au fil du temps, j'ai juste pris ce que je pouvais : des cours pour monter à cheval, l'achat d'un cheval... puis d'un autre...
Ce sont les rencontres humaines, en fait, qui petit à petit, ont permis ce qui est arrivé.

L'amitié qui s'est nouée avec la propriétaire du club où je montais qui m'a permis d'acquérir mon premier cheval... le hasard de vacances dans les Pyrénées, le hasard d'une annonce de vente à côté de chez moi d'une race peu répandue... mon rêve de cheval noir... l'amitié avec un fou de chevaux lusitaniens, volontiers éleveur car enfant d'agriculteur, qui me suggère de faire un poulain... me fait fouiner dans le croisement... le hasard de l'amie d'une amie qui a l'étalon parfait... le moment idéal !
A 40 ans ( un signe ::mr yellow:: ) je réalisais mon rêve de gamine : j'avais le cheval noir magnifique ( enfin la jument) je fouinais et trouvais l'étalon parfait pour faire un croisement qui faisait couler de l'encre sur les forums... 11 mois à attendre :oops: une nuit de folie dans la voiture pour découvrir au petit matin que madame n'avait pas eu besoin de moi pour mettre au monde une merveille qui remplissait tous mes critères ( et les éleveurs savent à quel point la génétique est hasardeuse)... ma recette était bonne grâce aux choix des ingrédients...

Ce rêve je ne l'ai pas nourri pendant 35 ans... il était là, en moi, car ce type de rêve nous fait avancer... j'ai finalement nourri sans envie dévorante le substrat qui lui aura permis de naitre ! parce que ce substrat est une composante de moi, je l'ai laissé s'exprimer, j'ai suivi les courants, pris ce que j'avais à prendre sans tension ( comme l'envie, la jalousie...) et je crois que ce qui devait arriver est arrivé car j'ai écouté... accompagné ma vie.
Car parfois j'ai vécu loin des chevaux, me suis concentrée sur ma famille ou mon boulot... comme dans les cycles de développement de l'enfant qui alterne entre besoin de fusion et d'indépendance !

Pour revenir au titre donc... je pense qu'on lutte à vouloir renoncer... si l'on parle bien de rêve qui nous constitue et non simple désir matériel... que cette lutte est une erreur... qu'il faut juste accepter de s'éloigner, de revenir comme l'enfant et sa mère. Le rêve ne doit pas être statique flower_333 Les rêves sont un morceau de nous, il ne nous viendrait pas à l'idée de nous amputer d'un orteil car il nous gêne à un moment donné pour avoir une paire de chaussures particulièrement étroites ?!
et quand on dit "difficile" c'est qu'il y a du désir à réaliser son rêve et de la frustration...
Il faut l'aimer et le traiter comme son enfant, son rêve... le laisser grandir, s'éloigner et revenir sans trop le pourrir, le couver ou le protéger !!!
Sourire

C'est marrant... Moi je rêvais devant Silas.
Et en ce moment, j'ai mis la chanson du générique dans mon widget deezer, sur mon ordi. j'essaye de l'apprendre par coeur... Elle est pas facile à chanter, surtout au refrain.


Aller se coucher le soir, est-ce renoncer à ses rêves ?
Pour ceux qui croient leurs rêves enfermés dans le réel de leur vie quotidienne, peut-être.
C'est aussi affronter les mystères de la nuit. Est-ce que les enfants sont seuls à en avoir peur ? Je connais au moins un adulte qui a peur du noir, et peut-être deux (il y en a un qui a moins peur qu'avant, à l'en croire)
Les mystères de la nuit, c'est à dire le noir... Et les mystères incontrôlables du rêve ! Pour nous, adultes, qui avons appris les logiques qui ordonnent le monde, quelle horreur de devoir plonger dans un univers qui y échappe ! Ou quel délice ?
Aller se coucher, c'est aussi accepter d'avoir vécu un jour de plus. C'est comme souffler le gâteau d'anniversaire. Un repère chronologique qui passe...

J'ai toujours du mal à aller me coucher le soir. C'est le soir que je me sens devenir vraiment vivante. Autrefois, il m'arrivait souvent de passer la nuit entière à écrire ou dessiner et de me coucher à l'aube... Mais c'est mauvais de se malmener ainsi les cycles de sommeil. Alors... Tant pis. Je me couche parfois tard, mais je me couche. Et je laisse venir les rêves en moi, au lieu de les coller tout vifs sur le papier.
ardjopa

Pour ma part ce sont mes reves, et certains réalisés assez jeune, d'autres à réaliser, qui m'ont gardé en vie, pour supporter les "conneries sociales" entre autre obligations : les airs, voler, voguer, vagabonder, faire que le reve dévore notre vie, pour ne pas que la vie dévore notre reve, comme disait...!
Autrement j'ai aussi renoncé à certains reves,car ils ne m'apportaient rien de bon en essayant de les realiser, et ceux- là logiquement , ne dépendaient pas que de moi ;-)
Mais je n'ai pas renoncé au reve de m'éveiller du reve du la vie, surtout que ce reve ne demande qu'un instant
Les chevaux j'aime bien, mais depuis que j'ai renoncé à etre indien des plaines, je préfère les voir chevaucher librement dans les plaines ;-)

Jean

Butterfly_tenryu
Dernière modification par Jean le 09 novembre 2012, 10:38, modifié 1 fois.
Jean

Mon rêve est d'avoir le cœur complétement ouvert car je sais que si le cœur est complétement ouvert, c'est le bonheur. Et d'être pleinement conscient, car je sais que si on est pleinement conscient la vie est un émerveillement perpétuel.

Donc si on a le cœur ouvert et que l'on est pleinement conscient, tout va bien, tout est OK, quelque soit la situation. on ne demande rien de plus. Ah si! Que tous les êtres soient dans cet état de conscience!

Tous les autres rêves ne sont alors plus qu'accessoires. Qu'ils se réalisent ou pas n'a plus d'importance.

C'est le seul rêve auquel je m'accroche et qu'il n'est pas question de laisser tomber.

Paradoxalement le lâcher prise permet de réaliser cela.
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

jap_8
Le coeur s'ouvre lorsqu'il rêve de pouvoir s'ouvrir encore d'avantage, car la promesse du chemin à parcourir pour accomplir son dessein le réjouit.

Merci Jean

<<metta>>
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Ce qui est beau dans cette idée de rêve, et ce en quoi elle est précieuse à mon sens, c'est que par elle, nous pouvons nous concevoir tel des êtres en devenir, comme des êtres perfectibles. J'avais lu quelque part, que la perfection de l'homme (et de la femme) réside précisément dans cette perfectibilité. Comme je l'ai signalé ailleurs, je m'intéresse en ce moment à la kabbale. Voici ce qui est écrit dans le bouquin que je lis : "La kabbale, c'est une leçon de vie. Elle ne vise pas à ce que l'homme soit bon. Elle espère seulement qu'un jour, il puisse devenir meilleur."
"Je veux être bon" dira peut-être justement l'homme assoiffé, désireux de voir l'accomplissement de son rêve derrière lui plutôt que devant lui, l'homme pris dans l'étreinte de Dukkha. Mais ce qu'il veut n'est-ce pas en fait de mourir dans cette bonté, en étouffant le mouvement, ce même mouvement, que celui au contraire qui voit en lui-même un potentiel d'amélioration, vénèrera, et ce jusqu'à que cela lui soit permis, jusqu'à sa mort. Ainsi, un tel être ne sera t'il pas porté par son rêve jusqu'à son dernier souffle, son rêve de devenir meilleur ? N'est-ce pas un véritable cadeau que fait la vie à celui qui croit en elle ?

FleurDeLotus
Répondre