Je me reconnais bien dans ta descriptionted a écrit :Ce qui laisse songeur, ce sont ces matérialistes frileux, en quête d'une spiritualité épurée de toute trace de merveilleux, de paranormal ou de surnaturel. Il y en a sans doute quelques uns ici qui se reconnaitront, ou pas.![]()

L'inconnu ne peut être évité, et malheureusement il peut en effet être puissamment anxiogène. Je distingue entre deux types de phénomènes, ceux qui peuvent être mesurés de façon extérieure, et qui sont donc vérifiables. Pour ceux-là j'ai une approche rationaliste pure et dure.Alors même qu'ils sont incapables de comprendre les trois-quart du fonctionnement de l'univers, ils ont des avis définitifs et tranchés sur la moindre manifestation qui leur semble menacer l'univers aseptisé et rassurant qu'ils se sont construit pour masquer leur angoisse de l'inconnu.
Pour ce qui est des phénomènes qui pour une raison ou l'autre ne peuvent être mesurés de façon extérieure, mais vécus de façon intérieure, je ne peux que m'en remettre à mon expérience personnelle, c'est d'ailleurs l'approche défendue par le bouddha dans le souta des Kalamas. Bien entendu, il est utile de discuter de l'expérience intérieure des autres, car autrement on devrait tout trouver soi même, mais ce n'est que par la validation personnelle qu'on peut réellement avancer.
Le problème est qu'on n'a pas le choix de l'aventure intérieure, pour aussi effrayante qu'elle soit. Alors pourquoi ne pas utiliser ce qui nous est accessible, et semble utile et efficace?Ils ne tenteront jamais l'aventure intérieure, car ils ont peur de ce qui pourrait surgir des ténèbres et ébranler leurs certitudes. Mais ils se construisent un mur de convictions philosophiques raisonnées, en essayant d'y introduire, aux forceps, ces enseignements bouddhistes qui les fascinent malgré tout.
Je ne crois pas à l'existence du surnaturel, donc je ne m'attends pas à trouver quoi que ce soit de surnaturel dans le bouddhisme. J'espère y trouver des choses concrètement utiles. On dit que le bouddhisme est pragmatique, cela me convient parfaitement.Tels des vierges effarouchées, ils font des bonds au moindre attouchement inhabituel, au moindre texte, sutra ou enseignement qui ouvrirait leurs sens sur une réalité autre.
Prisonniers de leur autisme matérialiste, ils sont plus à plaindre qu'autre chose, n'ayant pas compris que dans le bouddhisme, il n'y a rien de surnaturel : tout est naturel. A nous d'élargir notre vision pour voir les choses telles qu'elles sont.
Qui vivra verra. Personnellement je pense pas atteindre ce genre d'états subtiles, et il est plus que vrai qu'en fait je les crains, comme je crains bien d'autres choses.Une pratique méditative plus poussée ne pourrait que développer l'intuition et faire apparaitre ces états de conscience subtile dont certains se gaussent ouvertement jusqu'à l'évidence finale et inéluctable.
En ce qui concerne les textes fondateurs, il me semble que revenir à l'approche proposée par buddha dans le suta des Kalamas est entièrement approprié: si ça marche pour soi, pourquoi pas?