Adrien a écrit: Dans cette situation, ta question reviendrait à : "
pourquoi y a-t-il urgence de s'échapper aujourd'hui, alors que ça fait déjà 10 ans que je vis en captivité ?"
S'échapper ? Pour aller où ?
Ce questionnement, comme toujours en la matière, repose sur une idéalisation du « JE » qui va et vient et qui pourrait éventuellement « aller ailleurs » - C'est évidemment un fantasme lié à un autre fantasme, celui de la survie éternelle entraînant la création absolue d'un temps linéaire à l'issue duquel « JE » serai... délivré, heureux, béni, gratifié en fonction de mes mérites etc etc...
Le philosophe Paul DIEL dans son livre : le symbolisme dans la bible met l'accent sur le thème de la Résurrection dont il signale la provenance latine en l'occurence. « Resuscitare » - re-susciter, susciter à nouveau que Jésus emploie dans le sens de faire appel à ce que DIEL nomme le Surconscient dans sa cosmogonie et qui représente le Père, source des valeurs.
On s'aperçoit que la chosification du terme « resuscitare » en un processus, celui de la résurrection, l'a figé et en détruit totalement sa fonction émancipatrice et libératoire pour la réduire à une méthode dont le résultat se fera apprécier... ailleurs et plus tard.
Il en est de même pour la Renaissance dont je vais re-citer, afin d'en re-susciter l'intérêt pour ceux qui voudront bien me lire, la phrase de MATSU extraite de ses entretiens.
... « Qu'une seule pensée subsiste dans le cœur, la racine fondamentale de la transmigration dans le triple monde demeure. (je précise : monde du désir, de la forme, du sans-forme)
Lorsque cette seule pensée disparaît, la racine fondamentale de la transmigration est éliminée et l'on obtient le trésor précieux et suprême du Roi de la Loi. (…) Lorsque la pensée d'avant, la pensée d'après et la pensée du milieu ne sont pas reliés entre elles, chaque pensée est dans l'extinction et l'on appelle cela : « Samâdhi du sceau de l'océan » qui englobe toutes choses pareil à l'océan auquel retournent les cent mille cours d'eau différents qui sont tous l'eau de l'océan... »
La renaissance/transmigration est ainsi située dans l'immédiateté de la prise de conscience et non dans l'acquisition de mérites d'une entité dénuée d'existence propre et d'âme (an-atman) susceptible d'en être le support.
En faire un processus au delà d'un événement dont la réalité métaphysique n'est qu'hypothétique (la mort) est, à l'instar de la résurrection, un détournement de signification et au contraire de ce qu'en attend l'auteur de la question, IL N'Y A RIEN A EN ATTENDRE, car la résurrection, la renaissance, c'est ici et maintenant.
