ROUSSEAU, la Nature, BUDDHA

chakyam


« Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire
 : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai  fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne ! »
Jean-Jacques ROUSSEAU – Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes.
 
Parmi tant d’autres, cette citation, explicite la formalisation sociale de l’ego au travers de l’appropriation par un seul de ce qui était l’usage de tous. Certes la phrase qui précède est allégorique et celui-là n’exista point qui, comme le bon sauvage, permit à Jean-Jacques de clamer la bonté originelle de l’HOMME .
 
Cependant la parenté avec le bouddhisme me semble tellement évidente que, sans pour autant dire que Rousseau le connaissait, je considère que fondamentalement le discours bouddhique éclaire sa philosophie par l’amour et le respect de la Nature que chacun d’entre eux manifeste par ailleurs.
 
Tout d’abord par le souci de trouver la cause de la souffrance humaine pour l’un et ses conséquences sociales et civiles pour l’autre. Que cette compréhension entraîne des attitudes méditatives, religieuses, parfois mystiques n’interdit pas pour autant de considérer que l’appropriation brutale et forcée d’un terrain résulte d’une même crainte existentielle supposée comblée par cet entassement de biens matériels. Elle est seulement exprimée différemment.
 
La recherche des causes de la souffrance est la conséquence commune – à des siècles de distance - d’une tentative de libération des conditions aliénantes constitutives de l’humanité réduite à sa seule apparence, à savoir le coup de force de quelques-uns qu’ils feront ensuite passer comme une loi naturelle ou divine et la perception, après de dures épreuves méditatives, de l’ignorance de notre véritable nature entraînant les humains dans des conflits sans fin avec eux-mêmes et leurs semblables.

Certes, les conditions sociales, politiques, économiques, religieuses sont totalement et radicalement différentes mais dans les deux cas, la présence de la Nature est fondamentale, en négatif, car niée, oubliée ou assujettie à des finalités qui ne lui appartiennent pas.

N'est-ce pas LIN-T'SI qui au 6éme siècle recherchait " L'homme vrai" ?

FleurDeLotus Butterfly_tenryu
ardjopa

Super, j'adore ton message ce coup ci :lol:
Simple, limpide, assez vrai pour moi
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